⭐ Rencontre ⭐ Convivialité ⭐ Esprit d’équipe ⭐
Je suis Théo Balembois, 35 ans, et j’habite à Lanuejols, dans le Nord du Gard (près de l’Aveyron).
🐎 Les origines du Ranch Sorting en France ?
Mon père a créé Randals Bison au début des années 90. Tout d’abord avec une vingtaine de bisons importés du Canada, et progressivement les chevaux ont fait leur arrivée sur le ranch suite à des rencontres avec plusieurs acteurs du monde équestre. Les chevaux sont d’extraordinaires partenaires de travail pour un ranch de la taille des Randals.
Au début des années 2000 nous avons commencé en parallèle des bisons un élevage de vaches Angus. Nous avions alors beaucoup de demande de cavaliers souhaitant venir s’initier au convoyage et tri du bétail. Nous avons alors mis en place des week-ends d’initiation. C’est également à ce moment-là que les premières compétitions de tri du bétail ont fait leurs apparitions en France.
Sauf erreur, la première à a été Alsace. Mes parents ont alors eu l’idée avec quelques amis de créer l’AFET (Association Française d’Equitation de Travail) en 2002. La sauce a pris très vite et beaucoup de cavaliers nous ont rejoint. L’association s’est rapidement développée, portée par un fort engouement pour les disciplines de bétail.
À l’époque le Ranch sorting n’était pas encore arrivé en France : les deux disciplines phares étaient le team penning et cattle penning. L’AFET a été organisatrice de rendez-vous importants dans les années 2000 tel que le Championnat de France au salon du cheval de Montpellier et le Championnat du Monde de team penning aux Saintes-Maries-de-la-mer.
En parallèle de l’AFET, nous-même (Randals Bison) avons créé à partir de 2002 la manifestation Authentics Cowboys, qui est vite devenu le plus gros rassemblement français et un des plus gros rassemblements européens du tri de bétail western.
Au début des années 2010, le ranch sorting a fait son apparition sur les concours en parallèle du team penning. Rapidement, cette discipline a pris de l’ampleur notamment par sa facilité d’organisation avec une plus petite carrière qu’en team penning (deux ronds de longe de 15 m de diamètre collés l’un à l’autre), et également moins de bétail : besoin uniquement d’un troupeau de 11 vaches contre 30 en team penning. Et aussi son côté plus facile à appréhender pour les cavaliers novices. Il n’y a besoin de trouver qu’un seul partenaire pour faire une équipe, et une fois dans la carrière, c’est une discipline plus calme que le team penning et l’on se sent vite en sécurité.
Pour finir sur le point historique, le ranch sorting a rapidement supplanté les autres disciplines. Aujourd’hui, notre manifestation Authentics Cowboys est la plus grosse en Europe avec plus de 1000 équipes de Ranch Sorting.
Ton parcours personnel ?
Mon parcours équestre est somme toute assez simple. J’ai suivi les traces de mon père (Laurent Balembois) avec l’évolution de l’équitation western en France.
Personnellement, le ranch sorting m’a plus attiré que le team penning par son côté plus propre et moins à courir dans tous les sens, mais tout en gardant l’esprit d’équipe et en ayant une très bonne ambiance où les cavaliers sont concurrents mais aussi souvent coéquipiers.
Ma plus grande fierté est d’avoir réussi à faire découvrir le ranch sorting à des dizaines de cavaliers lors de nos week-ends bétail sur le ranch. Aujourd’hui un très grand nombre des cavaliers pratiquant le ranch sorting en France a commencé chez nous.
Mon objectif pour cette saison est de réussir à refaire des concours en France sereinement après l’arrivée de la maladie Dermatose Nodulaire Bovine qui a provoqué l’annulation d’un très grand nombre de concours depuis le mois de juillet.
🤠 Tes motivations ?
Ce que j’aime le plus dans le ranch sorting, c’est cette combinaison unique entre l’esprit d’équipe, la complicité avec son cheval et l’intensité du chrono.
Le plaisir passe en premier, et la performance au second plan.
Je n’ai pas de sponsor ou partenaire personnellement, mais notre ranch nous permet de vivre de notre passion indirectement car les compétitions amènent de la visibilité.
🏋️♂️ L’entraînement ?
Nous avons la chance sur le ranch de nous entraîner lors des week-ends où nous accueillons les cavaliers qui viennent découvrir le tri.
Mon entrainement est composé de 50% avec le bétail et 50% sur le plat pour entretenir le physique du cheval. Pour travailler la maniabilité et la rapidité sur les tris, c’est avec de la répétition sur les vaches et le pro cutter.
Pour améliorer la communication cavalier/cheval, j’effectue régulièrement des exercices d’assouplissement et de déplacement sur les épaules.
Je n’ai pas d’entrainement spécifique juste avant une compétition. Pour performer à haut niveau, il faut faire un maximum de compétitions, c’est là que l’on apprend le plus.
🏆 Les compétitions ?
Je choisis mon partenaire de tri par affinité.
Personnellement, je gère assez bien la pression, je trouve même que c’est moteur. Notamment l’adrénaline des finales. Avant d’entrer dans le corral, je replace mon chapeau, et c’est parti !
J’accorde une grande importance à la cohésion avec mon équipier : c’est avant tout la connexion entre coéquipiers qui rend cette discipline si intéressante, surtout lorsqu’on monte avec des cavaliers novices.
Les clés d’un tri réussi : précision et anticipation ! Il faut anticiper, être bien placé à la porte, et faire confiance à son cheval !
Si la cloche sonne à la fin du tri, c’est généralement mauvais signe car cela signifie que tu n’as pas réussi à tri toute tes vaches dans le temps imparti !
Mais après une erreur ou une vache ratée, tant pis, ce n’est qu’un jeu !
Et après le go, je discute avec mes coéquipiers pour analyser nos forces et nos faiblesses !
💫 Tes moments forts ?
La compétition la plus marquante à laquelle j’ai participé reste sans aucun doute les Finales américaines de Ranch Sorting à Dallas : 2 000 cavaliers, 10 000 équipes, dix jours de pur spectacle !
Ma plus belle victoire demeure Equita Lyon 2019, un moment fort en émotions.
Ma plus grande déception, en revanche, est de n’avoir jamais réussi à gagner en Italie.
Et l’ambiance la plus impressionnante que j’aie connue reste celle de La Masseria dei Cavalieri, en Italie — tout simplement inoubliable !
🐮 Le ranch sorting ?
Pour moi, l’esprit du ranch sorting est le meilleur de l’équitation western. Notamment car c’est une discipline en équipe et où les cavaliers sont concurrents et coéquipiers à la fois. Avec les autres compétiteurs, il n’y a pas de rivalité, simplement de la bienveillance.
C’est une discipline qui a le vent en poupe, mais va devoir relever des enjeux sanitaires liés à la problématique du déplacement du bétail.
Dans l’idéal, il serait intéressant de fédérer le ranch sorting au niveau européen.
💬 Le mot de la fin ?
Il faut se souvenir que ce n’est qu’un jeu, à travailler dans le respect du cheval et des vaches.
Mon souhait pour le futur est tout simplement continuer à faire des compétions à travail le France et l’Europe.
Un conseil que je peux donner à ceux qui voudraient essayer : « Il n’y a pas à hésiter, c’est vite addictif ! »
✨ Un grand merci à Théo pour ce partage d’expérience et pour cette plongée dans l’histoire du tri de bétail français ! ✨
Pour le contacter :
👉 Et vous ? Avez-vous déjà participé à un tri de bétail ou découvert l’ambiance unique des Authentics Cowboys à Randals Bison ? Racontez-nous vos souvenirs ! 👇
