⭐ Convivialité ⭐ Respect ⭐ Passion ⭐
🛤️ Les origines ?
Je ne sais toujours pas si je dois qualifier de passion ou de vocation mon amour des chevaux.
Jai commencé à m’y intéresser vers 3-4 ans, sur le dos de mon grand-père : chaque fois que je voyais des chevaux dans un pré, je devais aller les voir, quitte à faire un caprice ! Vers 11 ans, je fais une première promenade sur un cheval qui se prénommait Cœur. J’ai ce jour-là vécu un rêve éveillé ! A partir de là, tout s’est enclenché : trouver un centre équestre pas trop loin, et commencer l’équitation classique.
Mes débuts étaient plutôt cool, je passais plus de temps aux écuries à soigner les chevaux qu’à les monter. Puis j’ai très vite passé mes premiers examens fédéraux, et s’en sont suivis les premiers concours.
Personne d’autre dans ma famille ne s’intéressait aux chevaux et pour moi, plus je grandissais plus j’avais envie d’en faire un métier, ou en tout cas quelque chose dans les chevaux. J’avais cependant à l’époque deux soutiens majeurs : un excellent moniteur et mon grand-père, qui croyaient tous deux en moi. Mon grand-père m’a offert mon premier cheval, acheté sur la foire de Beaucroissant en 1980 : le cheval était entier et n’avait pas 3 ans, j’ai beaucoup appris avec lui.
Vers 13 ans, je décrochais scolairement. Et bien sûr la question de l’orientation s’est posée. Mon idée était claire et précise : après m’être renseigné sur les différents métiers du cheval et les écoles existantes, je me retrouve en 1983 au lycée agricole de Contamines-sur-Arves pour un CAPA de palefrenier soigneur en 3 ans.
A cette époque, j’étais un boulimique d’apprentissage, je voulais voir tout ce qui se faisait dans le domaine du cheval. J’ai donc parcouru beaucoup de disciplines comme l’équitation espagnole, le dressage, l’attelage, etc. Mais ce que je préférais, c’était le concours complet et le CSO. Ensuite, j’ai fait de la voltige cosaque pendant quelques années. J’adorais cette sensation et l’adrénaline que ça procurait.
🤠 Le passage au western ?
En 2013, au salon d’Avignon, nous avons organisé des retrouvailles avec tous les anciens de notre promo du lycée de Contamines-sur-Arves, et dans ces copains, il y avait Fabrice Fantin qui pratiquait le western depuis quelques années. Je ne montais pratiquement plus à cheval à cette époque, et Fabrice m’a mis au défi de faire du barrel avec lui. Je ne le remercierai jamais assez de m’avoir remis le pied à l’étrier !
La transition s’est faite naturellement : j’avais pratiqué l’équitation de travail quelques années auparavant, alors j’ai beaucoup observé, et retranscrit peu à peu sur le cheval que j’avais trouvé pour faire un peu de barrel. Puis quelques cours et stages m’on permis d’affiner ma technique, mais j’apprends encore et toujours. Il y a quelques années, un de mes instructeurs m’avait dit cette phrase que j’essaie d’appliquer : « si tu te couches un soir et que tu t’aperçois que tu n’as rien appris, relève-toi ! ».
J’ai eu plusieurs mentors ou modèles, j’essaie d’apprendre de tous, et surtout de ceux qui veulent transmettre. Ensuite, je fais mon tri : tout n’est pas bon à prendre.
Cette double expérience m’a appris énormément de choses ! Je ne pourrais pas tout décrire ici, mais pour le principal, je suis passé par plein d’étapes en classique, j’ai progressé dans ces disciplines pendant des années, mais je pense que je n’avais pas compris le vrai sens de l’équitation. J’étais un simple pilote à l’époque. Toutes ces expériences que j’ai eues depuis font que je suis le cavalier que je suis aujourd’hui avec un énorme atout qui est l’expérience, me permettant de travailler pour avoir des chevaux partenaires et non pas des machines à concours.
J’ai appris à écouter les chevaux, à les laisser progresser à leur rythme, et à leur suggérer plutôt que d’imposer. Toute la différence est là !
Si j’avais un conseil à donner à un cavalier classique qui voudrait essayer el western : « Ouvre ton esprit, essaye, comprend et fais toi plaisir ! ».
🐎 L’équitation western ?
En découvrant le monde western, j’ai été marqué par l’ambiance, les qualités et la polyvalence des chevaux américains, et une équitation pleine de bon sens et de sensibilité.
L’approche est différente par rapport à l’équitation classique, mais le cheval est le même : je pense que c’est plus aux cavaliers d’apprendre de leurs chevaux plutôt que l’inverse. L’équitation western est plus axée sur un partenariat cheval/cavalier. Il faut certaines clés, mais lorsqu’on les a comprises, cela devient une évidence.
Les principales qualités que l’on retrouve chez un bon cavalier western : la patience, le feeling et la technicité. J’aime la technicité dans l’équitation en général. Ajoutez à ça une philosophie et une ambiance : le combo gagnant est là !
Pour moi, l’esprit western, c’est un mélange de compétition, relation au cheval, camaraderie, avec un côté un peu famille dans toutes les disciplines, et surtout une passion commune pour cette équitation.
Je ne sais pas si le public français comprend bien cette culture western, mais j’ai l’impression qu’il l’apprécie et s’y intéresse de plus en plus : il suffit de regarder l’engouement du public pour le western à Equita Lyon par exemple.
Depuis mes débuts, j’ai vu l’équitation western en France évoluer : dans la qualité des chevaux, du travail effectué sur ces derniers, et aussi dans la performance. En barrel par exemple, les temps descendent d’année en année, la sélection des chevaux, la génétique, les entrainements sont montés de plusieurs crans en peu de temps.
A mon époque, quand j’ai commencé dans le cheval c’était plutôt un monde de mecs un peu brusques et viriles, les femmes ne représentaient qu’une minorité. Aujourd’hui, la tendance est inversée et c’est très bien, elles ont apporté beaucoup en sensibilité et réflexion sur le bien être des chevaux et c’est tout à leur honneur. Bravo mesdames !
🛢️ Ton expérience dans le barrel racing ?
Mon premier cheval western s’appelle Tao. C’est le cheval de mon voisin, il me l’a confié pendant 5 ans. Il n’avait aucune base lorsque je l’ai récupéré, et aujourd’hui il a 18 ans et a fait son dernier Equita Lyon cette année en Barrel Racing avec ma belle-fille Camille.
Au début, je ne connaissais pas bien les disciplines western. C’est grâce au défi de Fabrice Fantin que j’ai commencé cette discipline.
Malgré mon grand âge, cette discipline qui reste physique me procure une bonne dose d’adrénaline à chaque fois, c’est peut-être le secret pour rester jeune !
J’ai actuellement deux chevaux : une jument Quarter Horse (lignée Gunner) que j’ai achetée à 3 mois avec sa mère, et un hongre de 3 ans issu de la même mère, avec un père de lignée vitesse, que j’ai fait naitre et que je débourre actuellement.
Je ne destinais pas ma jument à faire du barrel, mais plutôt du reining ou du bétail, jusqu’à ce que je l’essaye lors d’un stage avec Mathieu Lajoux dans lequel elle s’est révélée plutôt talentueuse.
Je pense faire la saison prochaine avec elle en barrel, avant l’arrivée de son demi-frère qui lui est vraiment destiné au barrel. Je démarre une première année avec ma jument, mes objectifs sont modestes pour le moment, faire une saison avec une jument qui progresse à chaque concours sera déjà une bonne chose. J’aimerais qu’elle soit suffisamment prête pour courir à Equita Lyon en Novice Horse en 2026.
Pour moi, la compétition est un moyen de voir où en est notre couple cheval/cavalier, et me permet de travailler les points à améliorer. L’entrainement, et faire progresser mon cheval, reste pour moi la partie que je préfère.
Mais une simple randonnée de quelques jours entre amis est déjà un très bon moment à cheval pour moi !
🌟 Les autres disciplines ?
Les disciplines western sont tellement variées qu’il y a de quoi s’amuser !
J’aime beaucoup le travail du bétail mais je trouve que cette discipline coûte cher malheureusement, je la pratique occasionnellement. Je pense que le working cow ou le cutting seraient des disciplines qui me brancheraient !
Une autre discipline me plait : le ranch trail, cela demande d’avoir un cheval très à l’écoute et posé pour effectuer les tâches d’un cheval de ranch à travers des obstacles divers et variés, c’est plutôt sympa !
🤝 Communauté et rencontres ?
Je connais plusieurs compétiteurs qui ont été interviewés sur la page EWF. Dans le lot, il y a des compétiteurs dans l’âme, d’autres simplement passionnés du western. Tous sont des personnes animées par cette passion du cheval.
Le monde western est une grande famille, avec des personnes pleines de bonne volonté pour ouvrir ce monde au plus grand nombre. Le seul regret que je peux avoir, c’est que nous manquons de structures pour que cette équitation se développe vraiment. J’entends souvent « J’aimerais pratiquer l’équitation western, mais il n’y a pas de structure autour de chez moi ». Je trouve ça dommage !
J’ai plein de bons souvenirs avec les autres cavaliers, les plus marquants sont souvent les soirées après une compétition, un stage ou un rassemblement : convivialité, fiesta, et mal de crâne le lendemain !
💬 Le mot de la fin ?
Je suis cavalier senior, mais passionné. Mes recettes pour monter avec toujours autant de plaisir : la passion justement, l’envie de continuer à apprendre, et quelquefois faire passer mon savoir à qui veut profiter de mes expériences passées.
J’ai eu des chevaux toute ma vie, je ne peux pas la concevoir sans ces animaux qui m’ont tant apporté. Les deux chevaux que j’ai actuellement seront certainement mes derniers, ils sont jeunes, il faut donc que je me maintienne en forme pour en profiter le plus longtemps possible, c’est un défi à moi-même !
J’ai été très sportif pendant des années, aujourd’hui après quelques problèmes de santé et les petites douleurs due à l’âge, certaines choses sont moins faciles à faire, mais il faut surmonter tout ça, ne pas toujours s’écouter, et composer avec les aléas.
Tout se passe dans la tête, il faudrait vraiment un gros coup dur pour que j’arrête : mes chevaux ont besoin de moi tout autant que j’ai besoin d’eux, je ne peux pas les abandonner, alors j’avance plus ou moins vite mais j’avance !
Les chevaux m’ont appris plusieurs leçons de vie : le courage, l’humilité, le travail, le respect… Le cheval est une école de la vie. Merci à tous ces chevaux que j’ai côtoyé de m’avoir guidé et aidé à avancer dans la vie, ils ont forgé l’homme que je suis devenu.
✨ Merci à Paulo d’avoir partagé son parcours avec autant de passion, d’humilité et de sincérité — un cavalier au riche passé classique, aujourd’hui pleinement épanoui dans l’univers du western. ✨
👉 Pour en savoir plus :
🌟 Et vous ? Que vous inspire le parcours de Paulo et sa philosophie du cheval “partenaire” ? Partagez vos impressions, vos expériences ou vos propres transitions entre classique et western en commentaire. 👇









