⭐ Glisse ⭐ Explosivité ⭐ Fluidité ⭐
🐴 Ton parcours ?
C’est d’abord en tant que compétitrice de reining que j’ai commencé à participer au stage de juge NRHA. J’avais besoin d’une interprétation plus précise des scoresheets que ce que j’entendais sur les concours.
Comme je concourais à l’époque surtout en Belgique et en Allemagne, j’ai su par hasard que la BRPG (NRHA Belgium de l’époque) accueillait Alan Mitchell, Directeur des juges à la NRHA. J’étais la seule française au stage. Puis, la maladie de Lyme s’étant invitée durablement dans ma vie, je ne pouvais plus être suffisamment efficace à cheval pour concourir avec succès.
C’est pourquoi mon projet a évolué et j’ai travaillé pour obtenir les accréditations de juge, d’abord pour la NRHA, puis pour les associations de race, NSBA.
Je suis juge NRHA depuis 22 ans. Mon premier jugement était en Allemagne. J’ai oublié les détails mais pas le stress qui m’a saisi quand le premier cavalier est entré !
Je suis actuellement juge NRHA, AQHA, APHA, ApHC, NSBA, AQHA Versatile Ranch Horse, FFE Elite.
🏇 Le métier de juge ?
L’accréditation de juge NRHA s’obtient après avoir passé un test de règlement (100 questions), et jugé une vidéo de pénalités et deux vidéos de 10 cavaliers.
Pour les associations de race, un juge NRHA peut demander d’être accrédité « Specialized judge » pour le reining, mais en général, les juges AQHA sont compétents pour de multiples disciplines. En FFE, les disciplines de l’équitation western sont réparties en modules dont un « reining – ranch ».
En NRHA et en FFE, les juges doivent retester tous les deux ans en présentiel. En race, c’est chaque année en ligne et en présentiel tous les trois ans.
Les qualités personnelles nécessaires pour juger sont l’honnêteté, l’attention aux autres pour garder la bienveillance dans l’application du règlement, et l’amour des chevaux pour orienter la discipline dans le respect de l’animal.
La mission principale d’un juge de reining est de juger en comparant la prestation du cheval au standard défini par la NRHA pour chaque manœuvre dans le livre de règlement. La principale difficulté du juge est de rester constant.
🤠 Le bon jugement ?
La qualité du jugement est fondamentale pour l’orientation de la discipline. Les entraineurs dressent les chevaux pour répondre à ce que veulent les juges.
Un des exemples du rôle du jugement est dans l’évolution de la position de la tête du cheval. Les juges ayant crédité pendant des années une certaine attitude, les chevaux ont été formatés pour répondre à cette tendance, parfois au mépris de leur conformation. Depuis que la NRHA prend vraiment en compte officiellement l’intégrité mentale et physique des chevaux, créditer un cheval dans une attitude naturelle redevient la norme.
Même si les instructions de la NRHA sont claires et documentées par des exemples vidéo, chaque juge, selon son histoire équestre et son rapport au cheval, garde une certaine latitude. Pour certains, un bon juge est celui qui crédite la performance sportive : longs sliding stops, vitesse des spins, sans noter si le cheval ouvre la bouche ou est repris dans le U avant la montée au stop, ou perd la cadence dans le petit cercle. Pour d’autres, dont je suis, les fondamentaux ne doivent pas souffrir de la recherche de la performance physique. La précision du tracé, l’absence de résistance, le maintien d’une cadence constante, la discrétion des aides sont des préalables. La qualité de la performance et la recherche de difficulté viennent en plus.
L’expérience équestre du juge aide à respecter les différents styles de chevaux.
L’esprit du jugement en reining a longtemps été négatif. Une manœuvre correcte, censée recevoir une note de 0, se transformait facilement en – ½. En clair, la correction était assimilée à la perfection. Ceci a abouti à une démarche qui pouvait s’apparenter à une recherche de résignation acquise.
Ceci a heureusement évolué ces dernières années vers un respect de l’expression des chevaux. L’énorme succès des épreuves de ranch a contribué à cette évolution du jugement pour le bien des chevaux et du reining.
🏋️♂️ Le point de vue global du run ?
L’appréciation artistique proprement dite n’a pas cours en reining, sauf dans l’épreuve de freestyle.
Mais on peut considérer que parfois, certains couples peuvent émouvoir par la finesse de la communication ou la qualité de présence, l’expression du cheval. Il faut en tenir compte comme une qualité, les principes de correction de l’exécution étant par ailleurs présents.
On ne donne pas de notation d’ensemble. La fluidité est une qualité à prendre en compte pour chaque manœuvre.
Les observables pour déterminer le niveau d’un cavalier sont d’une part la qualité de la connexion avec son cheval, et d’autre part la précision du parcours dans l’espace sans résistance du cheval.
🐎 Le score ?
Chaque manœuvre est notée de – 1 ½ à + 1 ½. La note 0 correspond à une exécution correcte.
Des pénalités, indépendantes en général de la note de la manœuvre, correspondent au non-respect du pattern (par exemple : galop à faux, trot, excès ou manque de rotation dans les spins, etc.).
Le calcul du score général commence à 70. Après déduction des pénalités, on ajoute ou soustrait les scores obtenus pour chaque manœuvre.
L’attribution des scores se base sur la définition suivante qui perdure intégralement depuis la création de la NRHA et qui est reprise partout (ma contribution à la traduction m’autorise à utiliser ci-dessous le règlement FFE) :
« Monter un cheval de reining n’implique pas seulement diriger le cheval, mais inclut aussi contrôler chacun de ses mouvements. Le meilleur cheval de reining est celui qui se laisse guider et contrôler par son cavalier sans manifester de résistance apparente. Tout mouvement de l’initiative du cheval doit être considéré comme un manque de contrôle du cavalier. Toute déviation par rapport à l’exact parcours prévu est elle aussi assimilée à un manque et/ou une perte temporaire de contrôle, et constitue par conséquent une faute pour laquelle des points seront perdus en fonction de la gravité de la déviation.
Après la déduction des points de pénalité, lors de l’exécution du parcours et pour la prestation générale du cheval, du crédit sera donné à la fluidité, à la finesse, à l’attitude, à l’autorité et à la rapidité d’exécution des différentes manœuvres imposées, tout en utilisant la vitesse, sous contrôle, de manière à augmenter le degré de difficulté et rendre la prestation plus agréable et captivante pour le public. »
La hiérarchie de jugement est la suivante :
1. La précision du tracé (pattern, placement)
2. La correction de la manœuvre comparée à sa description. Exemple pour le stop : « Le cheval passe du galop à l’arrêt complet en ramenant sous lui les postérieurs dans une position bloquée en glissade. Le cheval doit débuter l’arrêt en arquant le dos et en ramenant les postérieurs sous lui tout en maintenant le mouvement en avant avec des antérieurs qui trottent. L’arrêt doit être en ligne droite. La montée au stop doit être une accélération progressive à l’initiative du cavalier. »
3. L’absence de résistance apparente
4. Ensuite seulement sont prises en compte la qualité et le degré de difficulté.
⚡ Les manœuvres ?
Au niveau novice, c’est le changement de pied qui provoque le plus de pénalités. C’est pourquoi les premiers niveaux de patterns pour débutant ne comprennent pas cette difficulté pour ne pas décourager les « greens riders ». Ces pénalités impactent en plus négativement le score.
Au plus haut niveau, ce sont le plus souvent les spins qui provoquent des pénalités : la vitesse des spins ne permet pas toujours un arrêt précis. Dans ce cas, la note de la manœuvre n’est pas impactée. Un spin à +½ avec une pénalité ½ pour excès de rotation (« overspin ») reste à +½.
Les erreurs techniques les plus fréquentes sont la recherche de la vitesse avant de routiner une exécution correcte. Une autre erreur facilement évitable est le manque de précision du pattern : ne pas venir au centre par exemple.
Pour juger, il est important de garder du recul devant l’apparente facilité d’exécution. C’est souvent le signe de l’excellence, dans la locomotion du cheval comme dans la connexion cheval – cavalier. Si l’on manque de vigilance, on peut se laisser abuser et, par exemple, ne pas remarquer la vitesse quand un cheval modifie uniquement la longueur de sa foulée en gardant sa cadence.
Ma figure préférée est le stop suivi du roll back, car cette figure représente la quintessence de la maniabilité du quarter horse.
La figure qui pose le plus de problèmes : en général, ce sont également les rollbacks. L’enchainement entre la fin du stop et le rollback demande un timing précis pour éviter toute résistance.
C’est également la manœuvre la plus difficile à juger précisément.
Il est vrai, comme j’ai dit au début, que notre expérience équestre, de compétiteur ou non, influence dans une certaine mesure notre notation. Par exemple, avoir pratiqué le working cow horse influence certainement le fait que je crédite certains rollbacks, ce que ne font pas toujours des juges qui sont peu sortis en compétition.
Pour chaque manœuvre, la notation commence juste après l’attribution de la note précédente. Pour un stop par exemple, sont pris en compte la finesse des aides dans le U, la qualité de la montée au stop progressive et à la demande du cavalier. Pour le stop lui-même : la liberté des épaules qui trottent dès le début du stop, la franchise des postérieurs dans le sol et l’impression de facilité.
Dans un spin, la bonne volonté du cheval est primordiale. Cette disposition se montre dans la franchise du départ avec un cheval droit, la rotation autour des hanches, la libération du mouvement des épaules, la constance de la cadence, la franchise et la rectitude de l’arrêt.
Pour les cercles, les concurrents sont souvent focalisés sur la vitesse dans les grands cercles, oublient parfois le centre, et peuvent négliger la qualité du galop sur le petit cercle.
Un observable important est la régularité de la cadence sans intervention du cavalier. C’est le principe originel de l’équitation western. Observer les interventions du cavalier est informatif : lever la main pour ralentir avant le petit cercle est acceptable même si on préfèrerait un ralentissement à l’assiette. Par contre, utiliser la main au milieu du petit cercle pour empêcher le cheval d’accélérer montre que le cheval ne garde pas de lui-même la cadence. Ceci entraine une baisse de la note.
Idéalement la cadence devrait être pratiquement identique entre les grands et petits cercles, la vitesse s’obtenant par allongement et rétrécissement de la foulée. En reining, la différence de cadence entre cercles rapides et lents est très fréquente et acceptée.
🏇 L’organisation ?
En général le temps de jugement est de 9 ou 10 heures. L’apprentissage de la routine de concentration fait partie de l’expérience de chaque juge. En reining, les pauses occasionnées par les temps de hersage rythment le temps. Et, éviter de faire la causette avec notre secrétaire permet de rester focus.
J’ai appris à gérer ma concentration par des exercices de respiration pendant mes études de psychomotricienne. Cela m’aide bien parfois.
Pour les compétitions proposant uniquement du reining, l’organisation est bien rythmée et les juges peuvent se concentrer sur le jugement. Il en va autrement quand d’autres disciplines sont proposées et que le juge doit gérer de multiples aspects. Nous avons maintenant de plus en plus d’organisateurs compétents qui prennent en compte les besoins du jury.
Il ne faut pas négliger la préparation du concours : relire le règlement et revoir des vidéos standards de la NRHA, juger quelques runs, se préparer aux conditions climatiques.
Les notes sont inscrites sur les feuilles de scores, ou tablettes maintenant, par un(e) secrétaire. Sa compétence est un atout très précieux. Nous allons travailler en équipe pendant toute la compétition. A l’étranger, il ne faut pas négliger les soucis de compréhension.
Dans les compétitions importantes, l’équipe de juges est coachée par un top juge (monitor judge). Quand 5 juges forment le jury, seules les 3 notes intermédiaires sont retenues.
Nous pouvons visionner les vidéos si toute l’épreuve est filmée par un vidéographe officiel mais uniquement pour certaines pénalités de 2 points et plus.
Juger des concours de haut niveau est plus facile que les concours locaux. L’organisation y est routinée, la concentration plus facile. La vidéo permet de vérifier les grosses pénalités. C’est la cohésion dans l’équipe de juges qui est la difficulté. Donner exactement la même note n’est pas évident. Un bon 0 est proche d’un petit + ½. Et cela peut faire la différence si cela se reproduit plusieurs fois pendant le pattern.
Entre juges, la gestion des différentes opinions dépend étroitement de la capacité de remise en question de chacun. En général, les échanges sont riches et intéressants. Mais la nécessité de rester constant dans son jugement est à mettre en balance avec l’écoute d’une opinion qui est toujours à vérifier a posteriori.
Dans les concours locaux, les erreurs des concurrents sont fréquentes et leur créativité est sans limite. Nous devons être sur le qui-vive à chaque instant. Nous travaillons sans filet (sans vidéo). Il faut savoir discerner ce qui est correct ou non, être bienveillant pour ne pas décourager, tout en respectant l’esprit de la discipline. Il paraît que c’est plus facile de juger sans état d’âme mais je ne sais pas trop faire ça…
🔁 Les relations ?
J’invite toujours les concurrents à me consulter s’ils ne comprennent pas une note. En général, le recours à la définition de la manœuvre suffit à calmer les plus agressifs. Sinon, je leur propose de poser une réclamation officielle, ce que personne n’a encore fait…
Pour les cavaliers débutants, il m’arrive de dire quelques mots pour faire passer des échecs cuisants, en valorisant un point positif.
Il m’est arrivé de ne pas voir 5 spins et de classer un concurrent qui aurait dû être éliminé. Je m’excuse platement pour mon erreur auprès des cavaliers car je ne peux pas modifier un score donné. Je sais que c’est arrivé à tous les juges mais j’ai du mal à admettre ce type d’erreur.
S’il s’agit d’un point de règlement, je dégaine le livre et cite le texte officiel : Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le « rulebook ».
Et quand les spectateurs ne comprennent pas la note et le manifestent : Pokerface !
🏆 Tes moments forts ?
J’invite toujours les concurrents à me consulter s’ils ne comprennent pas une note. En général, le recours à la définition de la manœuvre suffit à calmer les plus agressifs. Sinon, je leur propose de poser une réclamation officielle, ce que personne n’a encore fait…
Pour les cavaliers débutants, il m’arrive de dire quelques mots pour faire passer des échecs cuisants, en valorisant un point positif.
Il m’est arrivé de ne pas voir 5 spins et de classer un concurrent qui aurait dû être éliminé. Je m’excuse platement pour mon erreur auprès des cavaliers car je ne peux pas modifier un score donné. Je sais que c’est arrivé à tous les juges mais j’ai du mal à admettre ce type d’erreur.
S’il s’agit d’un point de règlement, je dégaine le livre et cite le texte officiel : Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le « rulebook ».
Et quand les spectateurs ne comprennent pas la note et le manifestent : Pokerface !
🤝 Défis et dilemmes ?
Ma plus grande crainte est toujours d’être injuste. Le doute doit bénéficier au cavalier, mais je me dis que ne pas donner une pénalité méritée car j’ai un doute est injuste envers les autres cavaliers. C’est un dilemme qui fait partie de la fonction.
Il n’y a pas de différence de pression selon le niveau du concours. Même s’il n’y a pas d’argent ni de titre, pour les cavaliers des concours régionaux, l’enjeu est très important également. Ils y mettent tout leur cœur et sont donc à prendre très au sérieux.
Pour rester impartial quel que soit la notoriété d’un concurrent, la clé est de juger « ici et maintenant » en gardant toujours en référence le standard de la manœuvre correcte. Je ne suis pas impressionnée par le statut d’un cavalier. Mais je suis vigilante quand c’est un cheval que je rêverais de monter, car je sais que cela peut me déconcentrer.
Je n’aime pas juger les gens que j’apprécie. En craignant de les favoriser, j’ai réalisé que, souvent, je ne les créditais pas assez.
⏳ Des anecdotes ?
En Suède, il y a quelques années, j’ai jugé un cavalier à la position improbable, rênes longues, hilare tout au long de la prestation avec un magnifique palomino. Il a déroulé un run si exceptionnel que c’était émouvant. Un recul avant un rollback l’a empêché de gagner !
On voit parfois des jeunes cavaliers avec des chevaux sans qualité qui n’ont pas les moyens de stopper mais qui déroulent des runs exemplaires de précision. Et je me souviens d’un jeune de 12 ans à son premier concours en Israël qui a déroulé un magnifique run avec un sourire béat du début à la fin !
Quand on débute la fonction de juge, on sait que la plupart des personnes présentes, surtout ceux qui n’ont jamais participé à un stage de juge, vont se permettre un avis définitif sur notre compétence. Cela fait partie de la fonction. Une anecdote a été formatrice : c’était ma deuxième année en tant que juge NRHA. Lors d’un concours national, j’ai attribué deux scores de + 1 ½ pour des cercles et un set de spins, ce qui ne se faisait pas du tout à l’époque. On m’a opposé que je m’étais laissée certainement abuser par l’enthousiasme du public à cause de mon « inexpérience ». Quelque temps après, j’ai rejugé ce même couple à Mooslargue. Et j’ai trouvé la même qualité pour les mêmes manœuvres…. Et donc donné la même note, tout comme deux autres juges beaucoup plus expérimentés que moi !
Il m’est déjà arrivé d’interrompre un jugement en cas de mauvais comportement du cavalier. Je pense que la tolérance des « schooling » agressifs a beaucoup nui, à raison, à l’image du reining. C’est le rôle du juge de protéger les chevaux. Par le passé, certains (organisateurs, entraineurs, cavaliers, propriétaires) venaient réclamer. On sait donc qu’on ne reviendra pas juger ce concours. Maintenant, non seulement le public applaudit ma décision, mais certains concurrents et les organisateurs m’en félicitent !
Le bien-être animal a toujours été au centre de ma conception de l’équitation, quelle que soit la discipline. C’est pourquoi je crédite en reining depuis toujours la finesse, la fluidité et pas forcément la performance quand l’intimidation est clairement le fondement du dressage du cheval. Cette démarche n’était pas du tout comprise. Maintenant chacun se veut le défenseur du bien-être animal et l’ambiance a changé. Je corresponds plus à l’air du temps.
💬 Des Conseils ?
Pour un cavalier qui voudrait mieux comprendre les jugements, il faut d’abord connaître le règlement : la définition du reining qui donne le cadre, les pénalités. Il y a ensuite l’œil à travailler pour apprendre à apprécier la performance du cheval. Il est utile d’assister à des stages de jugement de reining par la NRHA mais aussi par la FFE, même sans avoir l’ambition de devenir juge. Mariannick Domont Perret organise un stage de juge NRHA en France et je suis navrée de voir aussi peu de participants cavaliers.
Une erreur classique, à travailler pour les jeunes cavaliers : le plus grand problème est le décalage du comportement du cavalier entre l’entrainement et le concours. Dès qu’un problème apparaît on reprend les rênes à deux mains. Or, la monte à une main se prépare dès le début de l’entrainement du cheval.
Pour un bon entrainement, la répétition excessive des manœuvres est à éviter et à remplacer par la pratique d’une belle équitation, qui est d’abord de savoir très bien faire les choses simples.
🌟 L’avenir du Reining ?
Je suis plus optimiste maintenant sur l’évolution du reining dans les prochaines années, car l’impérieuse nécessité de respecter le bien-être animal a enfin été prise au sérieux après de longues années de chevaux résignés. Les patterns sont beaucoup plus agréables à voir. Les jeunes professionnels savent comment gymnastiquer les chevaux pour améliorer les performances. Un cavalier comme Casey Dary a fait évoluer l’image du reining, tout comme le succès d’Arnaud Girinon au Run For a Million.
Grâce à la prise en compte du respect de l’intégrité physique et mentale des chevaux, le jugement de reining vient déjà d’évoluer de façon significative, en pénalisant d’une part l’intimidation et le formatage des chevaux, et d’autre part en adoptant une attitude plus positive.
L’utilisation de ¼ de points préciserait les jugements, mais il est peu probable que la NRHA accepte.
Pour se rendre plus accessible au grand public, deux voies sont à explorer :
– Montrer des runs de qualité au plus grand nombre. A ce titre, Equitalyon remplit pleinement sa fonction, pour peu qu’une grande attention soit portée au respect du cheval dans les détentes.
– A l’autre bout de la chaine, j’ai longtemps regretté le manque de considération porté par le monde du reining au vivier que représentent les centres équestres de la FFE. Comme si c’était deux mondes à part, et non les deux extrémités d’une pyramide. La liaison semble faite maintenant.
Concernant les nouvelles technologies, l’usage des tablettes facilite la transmission de l’information en temps réel. En tant que reining manager pour les Jeux équestres Mondiaux en Normandie en 2014, j’ai voulu utiliser l’évènement pour faciliter la compréhension du jugement par les médias et le public. Avec Alexander Quinte, de showmanger.info, nous avons, grâce au soutien de la FEI et malgré les réticences des juges en place, créé le système de diffusion des notes par manœuvre pendant le pattern. Ce dispositif est très apprécié par le public et les médias.
Pour les formations des juges, le web est maintenant la règle. Nous avons des groupes WhatsApp qui nous permettent d’échanger les vidéos de pénalités ou de discuter des scores.
Quant à l’IA, à l’heure où l’aspect relationnel de l’équitation redevient un sujet pour le jugement en reining, il serait dommage de repartir vers une autre forme de formatage.
💬 Un message pour les compétiteurs qui se retrouvent face à toi ?
« Oubliez moi ! Concentrez votre attention sur la connexion avec votre cheval ! »
✨ Un grand merci à Michèle pour ses réponses très détaillées et très complètes, qui nous permettent de mieux comprendre le métier de juge de Reining ! ✨
Pour la contacter :
Michèle Pfender
Juge AQHA APHA Aphc VRH NRHA FFE NSBA BEES 1er équitation. Psychomotricienne Equithérapeute
📸 Crédit photo : John Photography
👉 Alors, est-ce que ce témoignage vous a créé la vocation de devenir juge de reining ? Comprenez-vous mieux les subtilités de cette discipline ?









