⭐ Puissance ⭐ Précision ⭐ Harmonie ⭐
🌱 Tes débuts ?
Mes parents n’étaient pas du tout issus du milieu équestre. Mon père a lui aussi toujours aimé les chevaux. J’ai commencé à 14 ans, lors de colonies de vacances, où j’ai tout de suite accroché. Un voisin éleveur de Quarter Horses m’a ensuite fait découvrir cette race emblématique des États-Unis. Leur mental, leur puissance et leur beauté m’ont immédiatement fasciné.
C’est là que tout a commencé. J’ai intégré un lycée agricole et suivi un parcours en apprentissage pendant six ans au King’s Valley Quarter Horse, où j’ai obtenu mon BPJEPS Western. C’est là que j’ai vraiment trouvé ma voie.
En 2014, je suis parti travailler à l’étranger, auprès des meilleurs cavaliers mondiaux, pendant plus de huit années. De retour en France depuis un peu plus d’un an, je continue d’élever, d’entraîner et de concourir au plus haut niveau européen. Mon objectif aujourd’hui est de partager ma passion pour cette magnifique équitation qu’est le Reining.
🌍 Ton expérience à l’étranger ?
A 21 ans, j’ai décidé de partir à l’étranger pour me perfectionner.
J’ai commencé par deux années en Italie, à l’écurie 23 QH, pour Bernard et Ann Fonck, où j’ai acquis des bases solides sur l’entraînement des jeunes chevaux.
Puis je suis parti aux États-Unis, chez Brian Bell au Texas et Craig Schmersal en Arizona. C’était une expérience incroyable.
À mon retour en Europe – car mon visa américain ne pouvait pas être prolongé – j’ai eu la chance de travailler pour Rudi Kronsteiner, en Autriche, où j’ai repris les concours et remporté plusieurs victoires en Autriche et en Allemagne.
Par la suite, j’ai rejoint le CDS Quarter Horse dans les Yvelines. Pendant trois ans, j’y ai pu développer mes propres chevaux, en rassemblant tout ce que j’avais appris. C’est là que j’ai commencé à “fabriquer” mes premiers chevaux performants et faciles, tout en formant de jeunes assistants comme Mathis Muller, Matthieu Depres et Juliette Coutadeur. Là, j’ai remporté de nombreux Futurity Level 1 en Europe.
Après la fermeture de l’écurie CDS, j’ai accepté un poste d’assistant entraîneur chez Lukasz Czechowicz au Roleski Ranch, en Pologne. Là encore, j’ai beaucoup appris et eu la chance de concourir dans toute l’Europe.
J’ai ensuite travaillé un an en Italie comme entraîneur indépendant au CD Quarter Horse et chez Rabboni, avant de revenir en France en 2024.
🏆 Tes victoires marquantes ?
Ce ne sont pas forcément les titres les plus prestigieux qui me marquent.
J’ai été finaliste dans tous les grands concours européens – Futurity Européen, Italien, Allemand, Derby.
Évidemment le run du Derby Italien en 2024 où je me place en top 5 avec un score de 221 était une sensation incroyable d’être parmi les meilleures lors d’une finale Level 4 d’un si grand concours, mais mes plus beaux souvenirs restent ceux avec mes propres chevaux.
Par exemple, les victoires à EquitaLyon 2018 et au Futurity du Bo Ranch cette année, avec Tricked Out Blankchex, une jument de quatre ans que j’ai préféré attendre avant de sortir. Elle n’était pas prête physiquement à trois ans, et aujourd’hui elle remporte le Futurity français au Bo ranch.
Pour moi, c’est ça un vrai entraîneur : quelqu’un qui privilégie la santé et la longévité du cheval à la performance immédiate.
🌀 Le Reining ?
Une semaine type d’entraînement, c’est cinq jours de travail et deux jours de repos.
Le lun
Le Reining continue de se développer, avec de beaux concours comme EquitaLyon ou le Bo Ranch, mais aussi des shows régionaux de plus en plus dynamiques. La France a une très belle vitrine pour cette discipline mais elle manque encore d’engouement comparé aux autres pays européens.
Le Reining pour moi c’est un mode de vie, c’est un travail sur soi au quotidien pour essayer de progresser, chaque jour.
Ce qui me tient à cœur, c’est de faire découvrir cette équitation aux jeunes. On voit malheureusement moins d’adolescents qu’avant dans cette discipline, alors qu’elle leur est tout à fait accessible.
Pour cela, il faut des chevaux adaptés, bien dans leur tête, qui restent montables par tous, même après plusieurs années de compétition. L’entraînement doit favoriser la connexion entre le cavalier et le cheval avant tout. Tous mes chevaux de compétition sont capables d’être montés par n’importe qui.
di, je privilégie les assouplissements et le travail des allures, puis les autres jours sont consacrés aux manœuvres, selon les besoins de chaque cheval.
Les exercices que je travaille le plus : hanches en dedans, épaules, engagement du dos et relaxation maximale.
Je ne fais pas de préparation physique spécifique pour le cavalier : elle se fait naturellement à cheval… même si je pratique un peu la boxe anglaise de temps en temps !
Je travaille seul, mais il m’arrive plusieurs fois par an d’aller m’entraîner avec d’autres cavaliers pros, notamment en Italie.
Le progrès au quotidien, c’est quand un cheval donne un peu mieux chaque jour !
🐴 L’éducation des chevaux ?
Je débute les poulains à deux ans, mais je leur accorde toujours des temps de pause. Ils vivent au troupeau jusqu’à leurs trois ans, ce qui leur permet de grandir sereinement.
A deux ans, ils travaillent trois à quatre jours par semaine pour devenir des chevaux faciles et agréables à monter.
À trois ans, on affine les manœuvres : c’est là qu’ils commencent à exprimer tout leur potentiel, avec puissance et finesse.
Le Reining demande une vraie connaissance du mental du cheval. Le but, c’est que l’idée du cavalier devienne celle du cheval. Quand cette connexion est là, le couple ne fait plus qu’un.
Mes chevaux ne font pas de manœuvres intenses tous les jours. Je veux qu’ils soient contents de travailler, qu’ils aient envie de coopérer. C’est comme ça qu’on construit la longévité d’un cheval de compétition.
Je tiens aussi à ce qu’ils puissent avoir une « vie de cheval » — sortir en extérieur, faire d’autres disciplines. C’est essentiel à leur équilibre.
Les critères que je recherche chez un cheval de Reining sont principalement sa manière de se déplacer ses attitudes naturelles et son mental. Un cheval froid qui ne chauffe pas.
💬 Tes conseils ?
Les conseils que je peux donner à quelqu’un qui débute et veut en faire son métier, c’est d’écouter, d’apprendre, et surtout de rester humble. Le jour où l’on croit tout savoir, on cesse de progresser. L’expérience, c’est de l’apprentissage permanent.
Pour un amateur, se faire plaisir, écouter, et surtout ne pas craindre les échecs car tout le monde a commencé quelque part, et il y a des épreuves et concours pour tous niveaux.
Je pense que les principales erreurs que font les cavaliers sont de trop assister leurs chevaux. Il ne faut pas oublier que c’est une équitation de travail à la base, qui en est devenue un sport, mais c’est le cheval qui doit effectuer ses manœuvres pour nous et non l’inverse. Ce qui rend cette discipline très accessible.
🔥 La motivation ?
Selon moi la clé pour rester motivé, c’est d’avoir un objectif précis et surtout de se contenter de chaque petites choses positives au quotidien.
Les Chevaux ne sont pas des machines et eux aussi ont leurs bons et leurs moins bons jours. L’important est de ne pas créer un problème sur une séance en particulier. Ce qui peut sembler être un problème le jour J ne l’est pas forcément : en retravaillant la situation sans excès, on constate souvent lors des séances suivantes que le cheval a progressé, simplement parce qu’on lui a laissé le temps d’apprendre. Les chevaux apprennent par répétition.
📅 Ton actualité ?
Cette saison, je vais me concentrer sur le travail des jeunes chevaux et sur la recherche de propriétaires souhaitant vivre l’aventure de la compétition depuis le début.
Former un poulain jusqu’à son plus haut niveau est une expérience unique. Mon but est d’élever et d’amener au États-Unis des chevaux que j’entraîne. Ou pour des propriétaires, ou éleveurs qui souhaitent faire la même chose en France ou en Europe.
Au jour où j’écris cette interview, je suis actuellement au Texas pendant un mois chez un autre Cavalier au top du moment : Casey Deary. Pour toujours m’améliorer et être sûr que je travaille dans le bon sens.
✨ Un grand merci à Jérémy pour ce partage très intéressant sur ce beau parcours à l’international ! ✨
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