⭐ Liberté ⭐ Relation ⭐ Contrôle ⭐
Je m’appelle Cler Koole, j’ai 60 ans et j’habite en Dordogne depuis 1998. Je suis d’origine Néerlandaise. En 1995, j’ai épousé Mariëtte, un peu comme un cowboy et une cowgirl… mais sans cheval !
🐎 Ton parcours ?
J’ai acheté mes deux premiers chevaux en 2000, sans l’autorisation de madame — ce que je ne recommande à personne. À l’époque, nous étions un peu juste financièrement, car nous venions d’acheter notre camping et nous étions encore en pleine phase de construction. Notre première fille venait également de naître. Les chevaux sont restés et sont même devenus une activité d’animation du camping. En dehors de la saison, nous faisions surtout de longues randonnées et des balades. Nous sommes restés randonneurs jusqu’en mai 2022.
Après la vente de notre camping en 2021, nous avons eu un peu plus de temps libre. Pour nos premières vacances d’été (depuis longtemps impossibles à cause des saisons du camping), nous étions partis avec le camping-car et nos deux chevaux, des Paint Horses. Nous sommes arrivés par hasard au Randals Bison, dans le Gard. La première impression fut celle d’être en Amérique, sans jamais y avoir mis les pieds. Nous avons fait la connaissance du fils du propriétaire, Théo Balembois, qui avait déjà attrapé le « virus » du Ranch Sorting. Et nous avons été contaminés à notre tour, dans le sens le plus positif du terme !
⚡ Tes débuts en ranch sorting ?
Ma première véritable expérience avec le tri de bétail remonte en réalité à 2014, pendant des vacances en famille au Costa Rica. Nous devions déplacer du bétail avec deux cowboys, presque sans clôtures, ce qui permettait aux petites vaches de s’échapper très facilement. Je me souviens encore du sourire jusqu’aux oreilles de mes deux filles.
En mai 2022, nous avons vu une annonce sur Facebook concernant une compétition chez Randals Bison et nous avons appelé Théo pour savoir s’il était possible de venir regarder. Il nous a proposé de participer directement en tant que débutants. Nous avons accepté… et c’est comme ça que tout a commencé. Nous avons donc commencé le Ranch Sorting chez Randals Bison et nous sommes immédiatement devenus membres de l’association AFET. Cela fait maintenant un peu plus de trois ans et demi.
Ce qui me plaît le plus dans le Ranch Sorting, c’est l’ambiance détendue où l’on peut être soi-même, et la facilité d’accès pour tout le monde, jeunes comme moins jeunes, donc on voit souvent qu’on vient en famille. Le Reining ne m’attire pas vraiment, car pour moi c’est un peu comme l’équitation classique… mais en version western. Quant au Cutting, il faudrait que j’apprenne à fermer ma bouche et à ne pas crier sur les vaches !
🎓 Tes inspirations ?
Lors d’une compétition dans la Drôme, chez CSG Western, j’ai rencontré Gaëtan Costechareyre, de qui j’ai énormément appris !
Et le cavalier qui m’inspire le plus reste Théo Balembois, qui gagne souvent en restant calme et maîtrisé.
🐴 Le cheval idéal ?
Pour moi, un petit cheval est idéal. On tombe moins haut. Ils sont très agiles, rapides quand il le faut et immédiatement calmes une fois le travail terminé. Et surtout, il doit être gentil, mais pas froussard. Le caractère compte vraiment.
Le lien avec ton cheval devient de plus en plus fort avec le temps. On grandit ensemble et, peu à peu, on se comprend toujours mieux. C’est peut-être la plus belle chose dans ce sport.
J’essaie de créer un bon lien avec mon cheval en lui apprenant à dire « merci » en s’agenouillant. Ce week-end, nous allons également suivre un cours « Communiquer avec son cheval » avec Thierry Dhaussy, afin de mieux comprendre notre collaboration. On n’en apprend jamais assez sur la façon dont un cheval pense et ressent.
🏋️♂️ L’entraînement ?
Les chevaux sont actuellement comme nos enfants, donc ils ont évidemment besoin de toute notre attention.
Heureusement, nous avons la possibilité de les laisser brouter chez nous. En plus de cela, nous avons un manège couvert d’environ 18 mètres avec un pro-cutter (un drapeau qui fonctionne comme une vache mécanique), ce qui nous permet d’entraîner nos chevaux même quand il fait mauvais. Pour le moment, nous n’avons pas de bétail (pour nous entrainer), mais une fois que le projet de notre ferme sera abouti, je ne déciderai pas immédiatement d’acheter des vaches. J’en discuterai d’abord correctement avec ma femme…
Environ quatre kilomètres à travers la forêt, avec de fortes montées et descentes. Ensuite, nous travaillons dans le rond de longe et parfois aussi avec le pro-cutter, pour garder nos chevaux vifs et motivés. Nous nous entraînons généralement à deux, ou parfois à trois ou quatre lorsque nos filles s’entraînent avec nous.
Les chevaux gagnent en agilité grâce aux exercices de souplesse, aux rollbacks et à l’entraînement de la vitesse en galopant dans la carrière.
La préparation avant une compétition reste en réalité toujours la même : s’entraîner environ trois fois par semaine pour maintenir en bonne condition à la fois toi et ton cheval
🏆 Sur les concours ?
Pour rester concentré pendant la compétition, il faut en fait éviter de prendre trop de go’s et de trop boire la veille 😉 Aucun des deux ne me réussit très bien, haha… Le nombre idéal de go’s pour moi est 12, mais en général je dépasse ce nombre.
Tu choisis les partenaires avec qui tu as la meilleure affinité. Nous faisons partie de deux associations et allons aussi dans plusieurs ranchs individuels, ce qui fait que nous connaissons beaucoup de personnes avec qui j’ai une bonne connexion. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai toujours trop de go’s.
Je gère assez facilement la pression, parce que je me donne à fond. Le plaisir est en fait l’élément le plus important dans chaque sport que tu pratiques. Ce serait dommage de continuer, même avec de bonnes performances, mais sans y trouver du plaisir.
Quand j’entre dans le rond, je regarde où se trouvent les vaches. Et je fais attention à la différence entre la 6 et la 9, car elles sont souvent confondues.
La collaboration avec ton coéquipier est très importante, car tout seul, tu n’y arrives pas. C’est donc très agréable lorsque tu as déjà participé à plusieurs compétitions avec la même personne, afin d’être bien synchronisés. Dans cette discipline, ce qui est aussi très courant, ce sont les « go´s sociales ». Par exemple, monter avec quelqu’un qui débute ou qui a peu d’équipes. Cela permet d’aider ces personnes à progresser.
La clé du succès est en réalité de commencer par la précision. Donc d’abord séparer la vache le plus précis et direct possible, puis augmenter la vitesse au fur et à mesure du go. Les chevaux aiment séparer les vaches, ce qui les motive encore davantage à aller vite quand c’est nécessaire.
Quand la cloche sonne, je ressens soit de la joie, soit de la déception, selon la manière dont le go s’est déroulé.
Après le go, on discute ensemble de ce qui s’est passé quand quelque chose a mal ou bien tourné. Et on regarde aussi les vidéos.
❌ Les erreurs ?
Bien sûr, tu es un peu déçu quand ça tourne mal. Mais pas parce que le cheval ne retient pas la vache à la porte — surtout si c’est une bêtise de ta part, dans ce cas-là tu peux y penser pendant toute une journée.
Je n’aime pas quand une vache m’échappe. Il faut rester calme et ne pas courir après la vache (sinon ça devient un effet « lave-linge »).
L’erreur la plus fréquente reste de tirer sur les rênes. Tout ce que tu as appris s’oublie vite en compétition. Moi, je monte avec un bosal, mais on peut bien sûr aussi faire beaucoup d’erreurs avec. L’essentiel est de diriger avec les jambes. Mais on oublie vite. Donc, pratiquer, pratiquer, pratiquer.
👥 Les coéquipiers ?
Pour moi, ce qui reste peut-être le plus beau dans le ranch sorting, c’est l’ambiance. Dès que tu pars pour une compétition, tu sais déjà que tu as perdu financièrement. Peu importe ce que tu gagnes, ce ne sera jamais suffisant pour couvrir les frais. Mais cela n’a aucune importance, car tout le monde vient pour gagner et pour se retrouver.
Et quand quelqu’un fait une erreur qui te fait éliminer, personne ne crie ou ne s’énerve. Même s’il y a de l’argent en jeu, on ne sent aucune jalousie entre les gens. Tout le monde souhaite le meilleur aux autres.
Lors des compétitions, on voit de tout : des personnes qui dorment dans des camping-cars luxueux, mais aussi des cavaliers qui dorment simplement dans leur voiture ou même dans la remorque des chevaux. Cette différence ne compte pas. Le sport reste ouvert, chaleureux et accessible à tous, des plus jeunes aux plus âgés.
Je ne pratique ce sport que depuis trois ans et j’ai déjà rencontré tellement de personnes formidables en si peu de temps !
💫 Tes moments forts ?
Je pense que la compétition que j’ai préférée était celle de David Nicola à Istres, il y a deux ans. Une ambiance géniale, tout était bien organisé, toute la famille aidait. Même si je n’avais rien gagné ce jour-là.
Ma plus belle victoire était la fois où j’ai gagné avec ma femme ma première boucle lors de la Rookies Challenge à l’AFET.
Au contraire, ma plus grande déception : avoir été qualifié dans 4 finales et avoir été éliminer les quatre fois… Ce n’est pas agréable.
Et le ranch qui m’a le plus impressionné au niveau ambiance est sans doute Randal Bisons, tant pour l’environnement que pour tout le reste !
Je suis le plus fier lorsque je peux pratiquer cette discipline avec ma famille, et quand je gagne avec l’une de mes filles ou avec ma femme, alors là, je suis vraiment fier !
🐮 Le ranch sorting ?
Pour moi, l’esprit du ranch sorting est un mélange de travail d’équipe, de respect pour les chevaux et le bétail, de convivialité au bar et surtout, beaucoup de plaisir.
Pour performer à un bon niveau, je pense qu’il faut investir dans un bon cheval, disposer d’un espace chez soi ou à proximité pour s’entraîner, et suivre des cliniques/stages.
Je pense que ce sport va devenir de plus en plus connu et que de plus en plus de ranchs vont l’organiser, ce qui obligera à choisir à quelle compétition participer. Pour nous, ce choix dépendra de l’ambiance et de la présence d’une carrière couverte.
La seule chose qu’il serait intéressant de pouvoir changer, c’est que si tu es déjà à un certain niveau, notamment un niveau élevé, par exemple open ou intermédiaire, et que tu recommences avec un jeune cheval, cela devient souvent beaucoup plus difficile. Tu es alors à ce niveau et il est vraiment compliqué de pouvoir performer.
🎯 Tes projets ?
La réalisation de notre rêve ultime est en cours. Et ce rêve, c’est d’organiser nous-mêmes une compétition comme celle-là chez nous, en Dordogne. Mais évidemment, cela n’est pas possible sans carrières en sable (plutôt couvert). En 2007, nous avons déjà acheté une ancienne ferme avec de nombreux bâtiments et terrains. Mais jusqu’à présent, ce n’est toujours pas adapté pour organiser un tel événement. C’est pourquoi nous sommes actuellement en train de déposer une demande pour créer notre propre mini Yellowstone, avec de vraies pierres jaunes !
L’objectif le plus important pour la fin de la saison est de recevoir ma deuxième boucle (cette-fois-ci en Limited), que j’ai remportée avec Apolline dans une autre association, l’AWA.
💬Un conseil ?
Je n’ai jamais vraiment aimé les compétitions, mais dans le ranch sorting, ce n’est pas le cas grâce à l’ambiance détendue. Néanmoins, j’ai découvert que j’aime quand même gagner et que j’y vais à fond !
Venez voir, inscrivez-vous avec n’importe quel cheval et ressentez l’ambiance !
✨ Merci à Cler pour son témoignage passionnant sur sa pratique de cette discipline ! ✨
👉 Et vous, qu’est-ce qui vous fait aimer le ranch sorting : l’ambiance, le lien avec le cheval, l’adrénaline… ou tout ça à la fois ? Dites-le nous en commentaire 👇









