⭐ Liberté ⭐ Complicité ⭐ Passion ⭐
🏜️ Le ranch ?
Je suis cavalière depuis l’âge de neuf ans. J’ai débuté en équitation classique, mais j’avais du mal à y trouver ma place. À 16 ans, j’ai découvert le monde des courses hippiques, dans lequel j’ai travaillé pendant 13 ans. J’y ai énormément appris, aussi bien dans le travail des chevaux que dans les soins.
Le Ranch de Sagone, rebaptisé aujourd’hui CGL Ranch (initiales des prénoms de nos deux filles), a été fondé en 1968 par le père de mon mari, Jean Gaffory. À l’époque, il était ouvert en période estivale et dédié principalement aux randonnées à cheval.
Lorsque nous avons repris en 2005, nous avons bien sûr gardé et développé la partie tourisme équestre, puis nous avons décidé d’ouvrir une école d’équitation : classique au tout début, puis très rapidement western, plus en lien avec notre environnement et notre activité d’agriculteurs.
Aujourd’hui, nous travaillons en famille sur le ranch : mon mari Pierre-Toussaint accompagne les randonnées et initie les cavaliers à la conduite du bétail, et nos deux filles, Chjara Maria (14 ans) et Lena Dea (10 ans), nous aident pour les soins des chevaux, l’accueil des clients et l’encadrement des promenades.
Notre philosophie se résume en trois mots : Nature, Liberté, Passion.
🤠 Les activités ?
Au ranch, nous pratiquons une grande variété de disciplines : en plus du reining, nous travaillons le trail, le ranch trail, le horsemanship, le pôle bending, le barrel racing, ainsi que les disciplines avec du bétail comme le ranch sorting ou encore le team penning.
Nous comptons environ 90 chevaux au total — poulains, chevaux de ranch et chevaux à la retraite. Nos chevaux sont de race Corse et Quarter Horses, mais également Paint Horses et Appaloosas, avec également quelques croisements issus de l’Ardennais et du Camarguais.
Notre public est très varié : nous accueillons des cavaliers de loisir comme des compétiteurs, adultes et enfants (à partir de 3 ans), qu’ils soient locaux ou touristes de passage.
Nous proposons des cours, des stages (passage de galops western, reining, etc.), des randonnées, de la pension, du coaching, de l’entraînement, du débourrage, et nous développons également notre élevage. Nous recevons aussi des cavaliers et chevaux de l’extérieur, que ce soit pour des séances d’entraînement, des stages ou des randonnées.
Chaque année, le ranch organise trois compétitions FFE, regroupant toutes les disciplines que nous pratiquons, dont la finale des Championnats de Corse d’Équitation Western en catégories club et amateur — un rendez-vous incontournable pour la communauté western de l’île.
⛰️ La Corse ?
La Corse offre des avantages uniques : notre région est sauvage, authentique et magnifique à faire découvrir. Le cadre de travail est exceptionnel, tout comme le climat, qui permet de profiter pleinement de la nature toute l’année.
Mais vivre et travailler ici comporte aussi des défis : les déplacements en compétition sur le continent représentent un coût important, et de nombreux produits (alimentation, foin, matériel…) viennent du continent, ce qui rend les charges plus élevées.
Notre activité se veut respectueuse de l’environnement. Nous entretenons, nettoyons et ouvrons régulièrement des chemins pour permettre à nos cavaliers de découvrir une Corse propre, préservée et authentique. Nous développons également des partenariats avec des agriculteurs locaux, afin d’offrir des expériences uniques : dégustations de vins et charcuterie locales lors de randonnées à la journée, ou encore randos détente dans des bains thermaux au cœur de la nature.
📚 Les méthodes ?
Concernant ma méthode pédagogique, chaque cavalier a des besoins différents. J’essaye donc de m’adapter au mieux à chacun afin de créer un lien de confiance entre le cheval et son cavalier, et d’installer une ambiance où tous se sentent à l’aise et passent un bon moment. Pour moi, l’équitation doit rester avant tout un plaisir, du débutant au compétiteur.
Je travaille toujours dans le respect du cheval, et j’essaie de transmettre cet état d’esprit à mes cavaliers. Un cheval n’est pas une machine que l’on utilise et que l’on range une fois la séance terminée : c’est un partenaire, un ami, avec qui l’on progresse, avec qui l’on travaille, et auprès duquel on évolue — toujours dans le respect et l’écoute.
🕐 L’organisation ?
Une journée type au ranch commence avec nos chevaux, qui vivent en extérieur et en troupeau. Ils remontent d’eux-mêmes au ranch pour rejoindre leurs stalles et recevoir leurs trois rations quotidiennes — un rythme qui leur permet de manger en plusieurs repas, calmement et sans stress.
Une fois les chevaux de ranch nourris, nous nous occupons des chevaux de propriétaires et des chevaux de compétition, puis vient la mise au paddock et le nettoyage des boxes. Ensuite, la journée se rythme entre les cours, les départs en balade, le travail des chevaux, les débourrages, la distribution du foin et les soins, aussi bien pour les chevaux que pour nos quarante Black Angus.
Autant dire que nos journées sont bien remplies, mais toujours au rythme des chevaux… et de la vie au ranch !
🌀 Le reining ?
J’ai découvert le reining grâce à Guy Duponchel, chez qui j’ai passé mon BPJEPS Western. Il m’a accompagnée lors de mes premières compétitions et m’a transmis une véritable passion pour cette discipline.
Ce qui m’a immédiatement attirée dans le reining, c’est ce niveau de maîtrise et de dressage, allié à une sensation incroyable de liberté, de fluidité et de facilité dans les manœuvres. Aujourd’hui encore, je continue à sortir régulièrement en compétition.
En Corse, le niveau de reining est, selon de nombreux juges et au regard des résultats, très satisfaisant. Plusieurs de nos cavalières ont décroché des titres de championnes de France, des titres européens, et deux ont même participé aux Championnats du Monde. Je suis très fière d’avoir contribué à leur faire découvrir cette discipline et d’avoir vu naître chez eux cette passion.
En France, le niveau général est solide, même si je regrette qu’il y ait peu de circuits accessibles aux jeunes cavaliers, en dehors du club FFE. Les catégories d’âge me semblent parfois mal réparties, avec des écarts de niveau trop importants. Les jeunes ont besoin de réussites pour se motiver, et il est difficile de s’accomplir face à des cavaliers beaucoup plus expérimentés. C’est dommage, car ils représentent l’avenir du reining.
Le reining est une discipline exigeante, qui demande beaucoup de travail, de précision et une remise en question permanente, mais elle offre aussi des satisfactions immenses lorsque les objectifs sont atteints et que les résultats suivent.
🐎 La préparation ?
Pour l’initiation, je commence toujours par travailler la maîtrise des bases : qualité des départs au galop, trajectoires, placement sur les cercles… Les cavaliers débutants se perdent souvent dans l’emploi et le placement des aides ; ils ont besoin de comprendre le « pourquoi » du geste pour assimiler la manœuvre, puis la maîtriser.
En reining, le mental, la patience et la persévérance sont essentiels. Pour comprendre la précision d’un pattern, il faut décomposer chaque manœuvre, répéter, refaire et affiner… jusqu’à ce que ce soit juste.
Sur la partie travail des chevaux et compétition, ce que je recherche avant tout, c’est un cheval calme, avec un bon mental. Nous travaillons des chevaux issus de différents élevages, ainsi que ceux de notre propre élevage. La préparation d’un jeune cheval est un travail quotidien : pour garder leur motivation, j’évite toute routine trop répétitive. Nos chevaux de compétition sortent aussi en extérieur et vont sur les vaches : cela les change, les motive et évite de les lasser.
Ils sont suivis tout au long de l’année par des professionnels (ostéopathe, dentiste, vétérinaire) et bénéficient de soins adaptés à leurs efforts : massages, argile, récupérations adaptées, etc.
Mon objectif : continuer à accompagner et former des cavaliers — jeunes et moins jeunes — vers la compétition, malgré le défi de la distance avec le continent.
🐎 Les compétitions ?
Les premières compétitions se déroulent généralement chez nous, au ranch. Une fois que le cheval est prêt, nous choisissons ensuite une compétition sur le continent, adaptée à son niveau et à son travail.
Les frais de déplacement liés aux concours représentent un véritable frein. En reining, nous avons la possibilité d’organiser trois concours sur chez nous, mais au-delà, il faut traverser sur le continent. Et pour progresser, il faut sortir régulièrement… ce qui devient vite coûteux.
Là où, pour un cavalier du continent, un concours représente souvent un week-end, pour nous cela se transforme en une semaine complète de déplacement : transport, route, installation, puis un jour minimum de repos pour les chevaux avant de pouvoir travailler dans de bonnes conditions.
C’est une organisation importante, mais indispensable pour continuer à évoluer au plus haut niveau.
🌱 Un conseil pour débuter ?
Pour les jeunes cavaliers qui souhaitent se lancer dans le reining, il faut être prêts à faire des sacrifices, à consacrer beaucoup de temps et à travailler dur.
🤝 L’ambiance ?
Les relations entre compétiteurs, c’est comme dans la vie : certains sont bienveillants et toujours prêts à aider, d’autres moins.
Mais je trouve que les plus jeunes générations (20-35 ans) développent davantage cet esprit d’entraide, et cela fait monter le niveau général.
🏆 Vos moments marquants en reining ?
Mes plus beaux souvenirs restent, sans hésiter, mon premier titre de championne de France en 2018… mais aussi ceux vécus à travers mes filles. Voir l’aînée remporter son premier titre de championne de France en Amateur à seulement 13 ans, et la plus jeune, à 8 ans, faire son premier Equita Lyon en Youth, c’est indescriptible.
Partager cette passion avec ses enfants, les voir évoluer, réussir… c’est vraiment quelque chose d’extraordinaire
✨ Un immense merci à Floriane pour ce voyage au cœur de la Corse et pour son regard inspirant sur le reining vu depuis l’île !
Pour en savoir plus :
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