⭐ Passion ⭐ Amour du cheval ⭐ Convivialité ⭐
🐴 Ton parcours ?
J’ai découvert l’équitation western très jeune, vers l’âge de 8 ans. Tout a commencé avec un petit spectacle du Far West organisé dans mon village par une bande de copains, et bien sûr, avec les films de John Wayne, Gary Cooper ou Dean Martin qui m’ont fait rêver !
Je n’ai jamais pratiqué les disciplines western en compétition. Je monte comme j’en ai envie et j’apprécie surtout les balades entre amis.
J’ai découvert le Reining au CM Quarter Horses à Lumbin, chez Dominique Reynaud, spécialiste de la discipline, où je suis resté pendant plus de quinze ans.
Il y a vingt ans, jamais je n’aurais imaginé devenir doorman pour la NRHA France. Quand j’étais au CM Quarter Horses, je donnais souvent un coup de main lors des concours. Un jour, après une discussion avec Dominique, je devais apprendre à faire show manager auprès de Tina, la présidente de la NRHA France, lors d’un concours en Alsace.
Le premier jour, le responsable des lieux est arrivé affolé dans le bureau : les cinq doormen prévus ne pouvaient finalement pas venir du week-end. Panique générale ! Je lève alors la main, un peu comme à l’école, et je demande ce que fait exactement un doorman. Étonnés, Tina et Éric me proposent de les dépanner au moins deux heures, le temps de trouver une solution.
Éric est resté avec moi pour m’expliquer le rôle. Il fallait appeler les cavaliers par leurs numéros… mais comme je ne parlais pas anglais, j’ai décidé de les appeler par leurs prénoms. Cela a surpris tout le monde, mais ça a tout de suite créé une ambiance plus conviviale. De fil en aiguille, je suis resté doorman tout le concours.
À la fin du week-end, j’ai appris que plusieurs concurrents étaient venus au bureau pour demander d’où je sortais – et qu’ils souhaitaient que je sois doorman sur tous les concours. C’est comme ça qu’a commencé cette belle aventure !
🏇 Tes inspirations ?
Les premiers à m’avoir aidé, ce sont les entraîneurs, qui m’ont permis de bien comprendre les règles et la relation cheval/cavalier. Ensuite, au fil du temps, j’ai beaucoup appris auprès de certains juges, qui m’ont transmis de véritables astuces de terrain pour devenir un bon doorman.
Je tiens à remercier tout particulièrement François Zurcher, Eugenio Latorre, le très regretté Filippo Massi, Franck Perret, Grégory Legrand, ainsi que plusieurs juges européens et américains qui m’ont beaucoup apporté.
🏜️ Le rôle de doorman ?
Le rôle d’un doorman est simple en apparence : il ouvre la porte et la referme quand le cavalier entre pour faire son pattern. Pendant ce temps, il surveille le déroulement du run pour savoir où en est le pattern et pouvoir appeler le cavalier suivant, et cela tout au long de la journée, pour chaque classe.
La mission principale d’un doorman, c’est de veiller à ce que tout se passe bien entre le manège de concours et le manège d’entraînement.
Les qualités d’un bon doorman, c’est d’avoir les yeux partout, pour que tout se déroule dans le calme et la tranquillité, surtout pendant les classes, pour ne pas déranger les compétiteurs.
Le plus gros défi, c’est de respecter l’ordre de passage, de vérifier que tous les cavaliers sont bien présents, et de signaler les absents après trois appels (« scratch ») aux juges et au speaker, afin de faire passer le cavalier suivant.
🤠 L’organisation ?
Avant un concours, ma préparation commence une semaine à l’avance : beaucoup de marche pour me mettre en condition, et la vérification complète de ma mallette de travail — stylos, feutres, deux chronos pour les paytimes, et tout le reste du matériel nécessaire. Le seul outil que nous utilisons pour communiquer entre nous, c’est le talkie-walkie.
En arrivant sur le concours, la première personne que je vois, c’est le show manager, pour récupérer les listes de départ de chaque classe. Ensuite, je passe voir le speaker, puis le juge avec qui je vais travailler. Une fois que tout le monde est en place — speaker, juges, scribes — j’attends l’heure exacte et je donne le top départ au speaker pour lancer la journée et la première classe.
Je travaille parfois avec les mêmes personnes sur plusieurs concours, mais cela peut aussi changer, car beaucoup de bénévoles viennent des ranchs organisateurs ou sont eux-mêmes reiners. Cela rend chaque événement différent, et c’est ce que j’aime !
Pendant la journée, je me construis ma petite bulle : je reste très concentré du début à la fin, car c’est essentiel pour que tout se passe bien.
Entre un petit concours local et un grand événement international, il y a forcément une différence, mais pour moi, je traite tous les cavaliers de la même manière, sans distinction. La seule chose qui change, c’est un peu plus de stress, car l’enjeu est plus grand et les meilleurs cavaliers sont là.
Un show bien organisé, c’est avant tout le résultat d’un gros travail de l’organisateur et du show manager, qui gèrent les inscriptions, les classes, les patterns, le choix des juges, des scribes et de tous les bénévoles indispensables.
Quant à moi, je commence vraiment à récupérer seulement une fois rentré chez moi. Sur place, impossible de décrocher. Il me faut ensuite deux à trois jours pour souffler, faire un peu d’exercice, et me remettre d’aplomb avant de repartir pour le prochain concours !
⚡ Ta relation avec les compétiteurs ?
Avec le temps, j’ai appris à repérer d’un simple regard quand un reiner arrive stressé ou tendu. On le voit dans les yeux, dans l’attitude, dans la façon de tenir sa tête. Dans ces moments-là, je prends toujours le temps de leur parler, de les rassurer, de leur dire de respirer tranquillement et de se recentrer. Je fais ça avec tout le monde, y compris les plus jeunes.
Je me souviens d’un jeune cavalier qui voulait tout arrêter. À force d’échanger avec lui à chaque concours, je l’ai aidé à reprendre confiance. Je lui disais souvent qu’il avait le potentiel d’aller jusqu’au sommet. Et il l’a fait : il est devenu champion de France, puis champion d’Europe, et enfin champion du monde.
Comme quoi, un peu de soutien et de confiance peuvent tout changer.
Ce que j’aime dans le reining, c’est cette relation de respect et de douceur entre le cavalier et son cheval, mais aussi l’ambiance bienveillante qui règne dans ce milieu – notamment celle que j’ai connue au CM Quarter Horses, pleine de chaleur humaine et d’esprit familial.
Je garde des souvenirs magnifiques de chaque concours, sans exception.
🏋️♂️ Les difficultés ?
Gérer les imprévus, c’est sans doute la partie la plus délicate du rôle de doorman. Il faut savoir réfléchir vite et bien, car tout doit se résoudre en quelques secondes pour que la compétition continue sans accroc.
À chaque début de classe, je prends ma liste de départ et je vais dans le manège d’entraînement pour repérer les cavaliers présents. Cela me permet de vérifier si quelqu’un manque, et dans ce cas, j’envoie une personne voir s’il est prêt à passer. Cette anticipation évite bien des retards.
Avec les années, on apprend à garder son calme, à gérer la pression et à s’adapter à toutes les situations. L’ambiance du reining aide beaucoup : il y a une vraie solidarité, ce qui rend les choses plus faciles.
Je n’ai jamais eu de grosse frayeur, sauf une fois : les trois premiers cavaliers d’une classe n’étaient pas là… simplement parce qu’ils avaient oublié de changer l’heure au passage à l’heure d’hiver !
🐎 Tes plus beaux souvenirs ?
J’en ai énormément, mais certains resteront gravés à jamais. Le premier, c’est sans doute ma récompense de Doorman d’honneur reçue au Petit Far West, puis ma veste officielle NRHA US remise à Paris. Ce jour-là, la présidente de la NRHA US m’a nommé Doormaster, en reconnaissance de mon travail en France et en Europe. Un moment incroyable, plein d’émotion.
Ma plus grande fierté, c’est d’être là pour les cavalières et cavaliers, de veiller à leur sérénité, à leur tranquillité, et à ce que tout soit parfaitement en ordre avant qu’ils entrent en piste.
Je me souviens aussi d’un grand concours international, où des juges m’ont félicité pendant le repas du midi. Ils m’ont dit que j’avais redonné au reining européen ses lettres de noblesse : un compliment qui m’a profondément touché.
Et puis il y a eu cette grande cavalière qui m’a confié un jour que j’étais son “anti-stress” avant d’entrer en piste 😌.
Mais l’un de mes plus beaux souvenirs, c’est quand les reiners eux-mêmes m’ont offert une boucle magnifique fabriquée au Mexique, pour me remercier de mes 20 années à leurs côtés. Une attention inoubliable, et un immense honneur.
🏇 Une conclusion ?
Pour moi, depuis longtemps déjà, c’est bien plus qu’une passion : c’est un mode de vie. Le reining, et plus largement l’équitation western, c’est une grande famille dans laquelle je me sens parfaitement à ma place. Le cheval, c’est un peu comme la potion magique d’Obélix : quand on tombe dedans, c’est pour la vie !
Il y a une phrase que j’aime beaucoup et que je garde toujours en tête : « Cowboy un jour, cowboy toujours. »
Le reining est une discipline magnifique à regarder : des chevaux qui exécutent des patterns sublimes, des cavalières et cavaliers rayonnants, et une ambiance unique qui dure tout un week-end.
Mais au-delà du reining, toutes les disciplines western sont formidables — rodéo, cutting, cow horse, barrel racing, et bien d’autres encore. Cela fait maintenant plus de 50 ans que je suis cowboy, et j’en suis fier.
Je tiens à remercier tous les reiners de France et d’Europe pour leur gentillesse et leur respect. C’est grâce à eux que ce sport reste aussi beau et vivant !
✨ Merci à Olivier pour son témoignage passionnant sur le rôle méconnu de doorman !
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