⭐ Rigueur ⭐ Remise en question ⭐ Passion ⭐
🐴 Ton parcours ?
J’ai commencé à monter à cheval tout petit, vers 6-7 ans, surtout en balade, car mon père avait toujours deux ou trois chevaux à la maison. Jusqu’à mes seize ans, ma vraie passion restait pourtant le motocross.
C’est à quinze ans que j’ai découvert l’équitation américaine chez Yvon Renaudineau (qui n’exerce plus aujourd’hui). En 2009, à seize ans, j’ai assisté à un concours de Reining à EquitaLyon : ça a été une révélation. Je me suis dit immédiatement : « C’est cette discipline que je veux faire. »
L’ambiance m’a donné des frissons : des chevaux dressés avec finesse, des rênes longues, des manœuvres spectaculaires exécutées avec une apparente facilité, la vitesse parfaitement maîtrisée, et ces chevaux à la morphologie de rêve…
Mon premier entraîneur, après mon professeur, a été Jean-Yves Granottier. Ensuite, mon mentor est devenu Pierluigi Chioldo, en Italie. Et dans mes yeux de jeune cavalier, la grande star, celle qui me faisait rêver, c’était Andrea Fappani !
🏇 Tes débuts en concours ?
Ma première expérience en concours remonte à 2010, avec ma jument – une Paint croisée Comtoise – que j’étais le seul à avoir montée. Sous les conseils de Jean-Yves Granottier, j’ai participé à mes premiers concours FFE.
Ce sont d’excellents souvenirs, partagés avec des personnes bienveillantes et passionnées.
🤠 Tes motivations ?
Ce que j’aime le plus dans le Reining, c’est partir du débourrage d’un jeune cheval et l’amener à devenir un vrai cheval de concours. Chercher comment tirer le meilleur de chaque cheval est un défi permanent qui me passionne.
Et bien sûr, sortir en concours reste essentiel : c’est la meilleure jauge pour évaluer le travail effectué à la maison.
Ma passion continue de vivre grâce aux chevaux eux-mêmes, à la confiance des clients, et à ce rêve d’enfant qui ne m’a jamais quitté.
🏋️♂️ L’entraînement ?
Une semaine type d’entraînement, c’est cinq jours de travail et deux jours de repos.
Le lundi, je privilégie les assouplissements et le travail des allures, puis les autres jours sont consacrés aux manœuvres, selon les besoins de chaque cheval.
Les exercices que je travaille le plus : hanches en dedans, épaules, engagement du dos et relaxation maximale.
Je ne fais pas de préparation physique spécifique pour le cavalier : elle se fait naturellement à cheval… même si je pratique un peu la boxe anglaise de temps en temps !
Je travaille seul, mais il m’arrive plusieurs fois par an d’aller m’entraîner avec d’autres cavaliers pros, notamment en Italie.
Le progrès au quotidien, c’est quand un cheval donne un peu mieux chaque jour !
🐎 Le cheval idéal ?
– un mental froid,
– un physique solide,
– un galop naturellement équilibré,
– et, si possible, une vraie gueule !
Un cheval qui m’a particulièrement marqué : Spooks Gotta Whiz !
La relation de confiance se construit dans la répétition calme des exercices, en gardant le cheval détendu, sans jamais forcer les choses, mais en avançant à son rythme.
La plus grande difficulté avec un cheval de haut niveau, c’est de trouver l’équilibre entre un entraînement adapté, une alimentation précise et le bon choix des concours.
⚡ Avant les concours ?
Le choix des shows dépend de l’âge des chevaux, de leurs capacités, et parfois… du budget.
Je n’ai pas de programme spécial avant un show : simplement demander ce que le cheval sait faire, ni plus, ni moins.
Les déplacements se passent bien, en camion et van. J’essaie toujours d’arriver un ou deux jours avant les épreuves pour que les chevaux se posent et s’imprègnent du lieu.
Souvent, je stresse avant d’arriver sur le lieu du concours, puis, une fois sur place, tout se transforme en bonne adrénaline. Je n’ai pas non plus de rituel particulier, simplement celui de ne jamais demander plus que ce que le cheval peut donner.
Avant un run, je gère le trac en me disant que je suis « à la maison ». Je me mets dans ma bulle et reste concentré sur l’instant présent. Et pour les cavaliers stressés… un shot de vodka peut aider :-D.
🏇 Sur les concours ?
Avant d’entrer en piste, on échauffe, on galope, puis on teste les manœuvres pour vérifier que tout est en place
Les patterns, à force de répétition, finissent par être connus presque par cœur.
En piste, la concentration est automatique : on déroule, manœuvre après manœuvre.
Le plus difficile, c’est de garder la tête froide quand le cheval avance fort !
Après le run, je revois la vidéo et les scoresheets pour analyser les erreurs et comprendre les pénalités.
🔁 Les figures ?
La plus compliquée pour moi : le changement de pied
Mes préférées : le spin et le sliding stop – je pense d’ailleurs maîtriser le mieux les stops.
Pour les spins, j’essaie d’avoir le contrôle sur chaque antérieur tout en gardant le cheval relaxé. Il doit comprendre comment bouger sans se précipiter.
Un bon sliding stop commence par un run down parfait : une ligne droite, un cheval qui engage, reste droit et attend le passage des vitesses. C’est déjà 80 % du travail.
Pour les cercles au galop, la précision dépend d’une vitesse contrôlée, d’un cheval réactif aux jambes, bien guidé entre les rênes, et d’un tracé propre et symétrique dans le sable.
L’erreur à éviter : précipiter le cheval et perdre son calme. Il faut répéter chaque jour, en respectant ses capacités et sa vitesse de compréhension !
🏆 Tes moments forts ?
Un de mes plus beaux souvenirs reste ma 3ᵉ place à Reggio Emilia en 2012, dans la catégorie 14-18 ans, avec ma première jument faite maison : une Comtoise croisée Paint, au milieu des Quarter Horses !
L’ambiance la plus impressionnante ? Chaque finale d’événements italiens, sans hésiter.
Un run gravé dans ma mémoire : celui de Shawn Flarida avec Spooks Gotta Chiz aux NRBC 2012 (score 236), ou celui de Manuel Cortesi au 100X du Bo Ranch en 2024 (score 231).
Dans un autre thème, ma plus grande fierté reste d’avoir construit de mes propres mains, à partir d’un simple champ, ma propre écurie d’entraînement, et d’avoir gagné la confiance de mes clients pour le travail de leurs chevaux !
🤝 L’ambiance ?
Les relations entre compétiteurs, c’est comme dans la vie : certains sont bienveillants et toujours prêts à aider, d’autres moins.
Mais je trouve que les plus jeunes générations (20-35 ans) développent davantage cet esprit d’entraide, et cela fait monter le niveau général.
⏳ La réussite ?
Progresser, c’est être régulier. Cela signifie parfois des journées à cheval jusqu’à 1h du matin, peu de vacances, et des soirées écourtées parce qu’on est épuisé.
Pour moi, la réussite en compétition, c’est de retrouver les mêmes capacités qu’à la maison, mais au milieu de l’arène.
Les classements et les points sont une source de motivation : ils reflètent la régularité du travail et servent un peu de vitrine en fin de saison.
Pour cette saison, mes objectifs étaient de gagner la boucle France des Highpoints en Snaffle Bit Open, le Futurity italien en novembre (finalement annulé, car le cheval appartenant à un client va être vendu), et l’Euro Derby à EquitaLyon.
Mon rêve ultime serait de gagner un futurity en Level 4, avec un cheval commencé à la maison, au niveau mondial.
J’aime gagner, comme tout compétiteur, mais je préfère faire 10ᵉ avec un score de 73 que 1er avec un 68.
Après un run raté, il m’arrive d’être grognon pendant un quart d’heure, mais ça passe vite ! Ensuite, j’analyse mes erreurs avec la vidéo et les scoresheets du juge.
La plus grande valeur que m’a enseignée le Reining, c’est de rester humble !
💬 Conseils et vision du Reining
Aux jeunes qui débutent, je dirais : faites-le par passion, soyez à l’écoute de vos chevaux, et soyez réguliers.
Et j’aimerais que les spectateurs comprennent que le Reining n’est pas juste un sport : c’est une passion, un mode de vie, fait de hauts et de bas, mais toujours porté par l’amour du cheval !
✨ Merci à Marc pour le partage de son expérience sur le reining ! ✨
Pour le contacter :
👥 Facebook : Marc Fumex
👉 Et vous, qu’est-ce qui vous motive le plus dans le travail avec les chevaux ?









