⭐ Adrénaline ⭐ Quarter Horse ⭐ Passion⭐
🚀 Ton parcours ?
J’ai découvert le monde western lors de salons. Puis nous avons vendu un poney de l’élevage de ma grand-mère à une jeune cavalière qui l’a mis en barrel entre 2007 et 2010. J’ai immédiatement accroché à l’ambiance. En 2016, nous avons assisté au Equiblues Western Festival et j’ai découvert le rodéo… ce fut une véritable révélation.
Le reining et le travail sur le bétail, je m’y suis mise avec ma Quarter Horse déjà dressée en reining. Pour le ranch sorting, ce sont des amis qui m’ont donné envie d’essayer. Depuis 2016, je suis tombée amoureuse du barrel racing ! L’ambiance familiale, l’adrénaline, le dépassement de soi… tout m’attire.
En mai 2021, j’ai eu la chance d’acquérir ma première Quarter Horse, Calie Miss Wallys, âgée de 3 ans et issue d’un élevage de reining chez Alain Giraud. J’ai commencé sa formation début 2022 et à Equita Lyon 2022, elle remporte le championnat Novice Horse et finit 6ᵉ de la Coupe de France.
Depuis, nous avons continué sur cette lancée :
– Championne EquiBlues 2023
– Championne Coupe d’Europe 2D 2023 pour la Suisse
– Et de nombreuses petites victoires dans des concours moins prestigieux, mais tout aussi gratifiants.
🏆 Tes réussites et objectifs ?
Ma plus grande réussite, si l’on parle de titres, c’est d’avoir remporté la boucle d’EquiBlues et celle de la Coupe d’Europe 2D la même année.
Si l’on met de côté les titres, ma plus grande fierté reste d’avoir formé mes chevaux moi-même, d’avoir amené ma petite Quarter Horse à un excellent niveau, qu’elle prenne plaisir à ce qu’elle fait et qu’elle soit toujours au top de sa forme.
🎉 Tes événements marquants ?
Mon événement marquant de l’année a été un accident avec une jeune jument en mai, lors d’une compétition. Je la suivais depuis son débourrage en novembre. Malheureusement, pour des raisons inconnues, avant l’épreuve, la jument s’est cabrée lorsque je me suis mise dessus et a fini sa chute sur mon genou. Cela m’a valu une fracture du plateau tibial et une rupture du ligament croisé. À l’heure où je réponds à cette question, je suis encore à l’hôpital en post-opératoire.
Heureusement, la jument va bien. Elle poursuit sa route de jument de propriétaire avec une amie, et je suis très heureuse de voir que le travail effectué sur elle lui permet maintenant de se régaler. Je ressors plus forte de cet accident, avec de nouveaux objectifs en tête.
Le deuxième événement marquant de l’année a été l’arrivée de mon petit Silver Stars Design le mercredi 17 septembre à la maison : un jeune Quarter Horse de 3 ans, avec une belle génétique de barrel, issu de l’élevage d’Alexis Socquet.
💡 Les qualités nécessaires ?
Pour réussir dans le barrel racing, je dirais qu’il faut avant tout de la patience, car les résultats prennent du temps. Il faut aussi de l’humilité, car on peut être au sommet une année et redescendre l’année suivante pour différentes raisons. Et bien sûr, de la détermination, car c’est beaucoup de travail.
Quant à lui, le cheval de barrel doit être souple, puissant, avoir un cœur énorme… et surtout aimer ce qu’il fait. Un cheval qui aime courir donnera trois fois plus qu’un cheval avec une génétique exceptionnelle mais qui n’a pas cette passion.
🎓 Tes conseils pour débuter ?
Entourez-vous des bonnes personnes ! Venez sur le stand de la NBHA lors de salons comme Equita Lyon : vous y trouverez de nombreux professionnels prêts à répondre à vos questions et éventuellement à vous encadrer.
Sinon, les réseaux sociaux sont aussi une excellente ressource. Nous accueillons toujours de nouveaux cavaliers dans notre discipline et nous les guidons vers les meilleurs entraîneurs de leur région.
Le plus grand piège pour un débutant est de vouloir aller trop vite. Il est essentiel de prendre le temps et de ne pas brûler les étapes.
👀 L’image du barrel racing ?
Le barrel a toujours été un peu critiqué. Du côté du public, on voit souvent des mors durs, des éperons et des chevaux nerveux au départ. Comme dans toute discipline, il y a de bons et de moins bons cavaliers, certains étant plus durs dans les mains que d’autres, et des chevaux plus stressés que d’autres.
Mais l’image s’améliore peu à peu. Nous prenons le temps d’expliquer nos mors, nos éperons, et les réactions de certains chevaux au départ. Les jeunes cavaliers s’intéressent de plus en plus à notre discipline, souvent ceux qui se sont fait peur en classique et qui recherchent une ambiance différente. À ce jour, j’ai une demi-pension sur ma jument avec une cavalière qui avait eu peur en classique, et elle a tout de suite accroché au western… et surtout au barrel.
À mon sens, le principal frein reste le manque de médiatisation. Il nous faudrait plus de visibilité à la TV et dans les médias. Il fut un temps où la Coupe d’Europe était diffusée en direct sur Equidia lors d’Equita Lyon. Aujourd’hui, quelques passionnés partagent et expliquent le barrel sur les réseaux sociaux, mais il faut continuer à faire découvrir notre discipline et le matériel utilisé.
Le barrel a longtemps été considéré comme la « bête noire » du western : des chevaux pleins de sang, qui ne savent pas rester tranquilles… C’est ce que confient souvent des cavaliers de reining ou de travail sur le bétail. Personnellement, j’essaie, sur les réseaux sociaux, en compétition ou dans les écuries où je m’entraîne, de montrer que le barrel est une discipline à part entière. L’amour et le respect du cheval restent les maîtres mots. Ce n’est pas seulement courir autour de bidons : il y a un véritable travail de fond derrière chaque performance.
🤝 La NBHA ?
Je suis affiliée à la NBHA grâce à mon adhésion annuelle. Nous devons également être licenciés FFE pour pouvoir participer aux compétitions.
La FFE propose un circuit « clubs » avec des championnats de France à Lamotte-Beuvron, idéal pour débuter car ce sont de petits concours avec un niveau accessible. Ensuite, il existe un circuit « amateur », avec également des championnats de France ; en 2026, ils auront lieu vers Aix-en-Provence.
Personnellement, je cours uniquement sur le circuit NBHA, que je considère comme le plus juste. Les catégories y sont conçues pour rendre la compétition et les résultats accessibles à tous, selon l’âge et les classements en division, permettant à chacun d’être récompensé.
La NBHA est le pilier du barrel en France. Elle œuvre pour promouvoir la discipline, organise des stands et des campagnes de communication. Le bureau est composé de membres de la NBHA, et notre président actuel est l’un des meilleurs cavaliers français. Son expérience permet de mettre en place un règlement et des adaptations parfaitement adaptés à notre discipline.
🌍 La place de la France ?
La France n’a pas encore d’impact significatif au niveau international.
Les grandes nations du barrel racing restent les États-Unis et le Brésil. L’Italie se positionne également très bien, car la discipline y est installée depuis de nombreuses années, avec des financements plus importants et un plus grand nombre de cavaliers.
⚖️ Ton point de vue sur les critiques ?
Nous utilisons des mors plus ou moins durs selon le cheval et la situation. Personnellement, je monte ma jument en snaffle bit (mors simple). Il m’est arrivé de monter mon espagnole avec un mors de barrel, dont les branches peuvent coulisser pour permettre une action fine et rapide. Le barrel est avant tout une discipline de vitesse : les mains restent toujours vers l’avant, jamais en arrière.
Quand on demande au cheval de tourner autour des barils, c’est en s’asseyant dans la selle, en regardant le prochain baril, en levant légèrement la main pour activer le mors, et surtout en utilisant les jambes. Si la demande est bien faite, le cheval ne ressent aucune douleur et n’ouvre pas la bouche.
Pour les éperons, comme dans toutes les disciplines, il s’agit de précision. Il en existe de toutes sortes, avec des molettes plus ou moins grandes et différentes formes adaptées à chaque cheval. Certes, il peut y avoir des abus, mais on ne tape pas nos chevaux : les éperons servent surtout dans les virages autour des barils. Quand on voit des cavaliers faire de grands mouvements de jambes, le cheval est rarement touché par l’éperon et est plutôt guidé par le mollet.
La discipline est réglementée, et un juge veille à ce qu’il n’y ait pas d’abus, que ce soit sur la piste ou à la détente.
👩🦰 La place des femmes ?
Le barrel racing est historiquement une discipline conçue pour les femmes.
Aux États-Unis, les hommes peuvent participer aux circuits comme la NBHA, mais le circuit professionnel avec les finales à Las Vegas lors des NFR est réservé aux femmes.
😅 Ta gestion du stress ?
Avant, je stressais beaucoup en compétition. Depuis quelques années, j’ai mis en place une routine : je prends le temps de seller mes chevaux calmement, en étant bien en phase avec eux. Je leur parle – oui, ça peut paraître un peu fou, mais ça m’aide à respirer.
Je fais mes détentes en restant dans ma bulle, et quand arrive le moment de passer, le plus important, c’est de s’amuser. On est là pour ça. Je me rappelle que mon cheval sait ce qu’il a à faire… et moi aussi. Après, peu importe le résultat : si nous prenons du plaisir tous les deux, c’est ça le principal !
💖 Ton meilleur souvenir ?
J’ai du mal à choisir, car les trois courses où j’ai remporté mes boucles restent toutes mes meilleurs souvenirs. Mais si je devais en retenir un moment dans les 3, ce serait celui du retour, quand on donne tout, et surtout l’instant où le chronomètre est affiché. C’est un sentiment incroyable de se dire qu’on a réalisé le meilleur chrono !
👥 Ta pratique des soins ?
Je ne possède pas de structure, mais je suis diplômée masseuse équine par Equiphysio depuis novembre 2024. Je me déplace dans différentes structures pour prendre en charge les chevaux, qu’il s’agisse de chevaux de sport classique ou western, de chevaux âgés ou même de chevaux de loisir. Je suis localisée en Suisse et dans la région voisine (01, 74), mais je me déplace volontiers, ayant déjà travaillé du côté d’Aix-en-Provence. Les soins sont toujours adaptés à chaque cheval et à ses besoins. Je fabrique également ma propre argile.
Je pratique les massages de suivi, hors compétition, mais également lors des compétitions, afin de préparer le cheval à l’effort et de favoriser sa récupération après la course. Cela permet de limiter courbatures et gênes, et de maintenir les chevaux dans les meilleures conditions pour performer.
Je pratique aussi l’algothérapie, qui consiste à utiliser des algues posées comme de l’argile sur le cheval, avec des bienfaits variés selon le type de soin. La fréquence des séances dépend des propriétaires : certains chevaux sont suivis une à deux fois par mois, d’autres plus rarement.
Tous mes soins ont pour objectif le bien-être du cheval, la libération des tensions musculaires et l’aide dans les schémas compensatoires. Le massage ne remplace pas l’ostéopathe, il constitue plutôt un complément. Je m’adapte à chaque cheval, en fonction de son caractère et de son ressenti : certains ne supportent pas certaines techniques, et je modifie alors ma pratique en conséquence, en observant et analysant attentivement le cheval.
⏱️ Avant la compétition ?
Un cheval de compétition doit d’abord bénéficier d’une préparation physique en amont par le travail. C’est un athlète : il doit être en bonne santé, en forme physique, avec une alimentation adaptée et une musculature développée. Le travail de fond est primordial.
Personnellement, mon entraînement à la maison se concentre d’abord sur les assouplissements, pour gagner en souplesse et en force, puis sur le cardio, afin que les chevaux soient aptes à courir. Les sorties en extérieur font également partie de mes bases d’entraînement : elles sont bonnes pour le moral et permettent de varier les stimulations par rapport à la carrière.
Le travail autour des barils est surtout technique, avec des cercles précis et des exercices adaptés aux objectifs. Je mets très peu de vitesse à l’entraînement, car aller à fond tout le temps ne sert à rien : cela fatigue le cheval et peut même le démotiver.
Concernant les massages, lors des compétitions, les massages de préparation sont adaptés pour préparer les muscles à l’effort. On utilise des mouvements rapides et appuyés afin de chauffer les muscles. Ces massages se font avant que le cavalier selle le cheval et parte en détente.
🛁 Après la compétition ?
La récupération est primordiale pour limiter les courbatures et la fatigue.
Tout d’abord, le cheval doit avoir accès à de l’eau propre après l’effort : comme pour nous, l’eau aide à éliminer certaines toxines. Il est également important de doucher le cheval pour refroidir les tendons et prévenir tendinites ou blessures.
Pour les soins, les massages de récupération se font au minimum une heure après l’effort, une fois que la pression est redescendue et que le cheval est revenu au calme. Contrairement aux massages de préparation, on privilégie des mouvements lents, des techniques vasculaires pour éliminer les toxines, et des techniques neurologiques pour favoriser la détente post-effort.
Je propose également l’usage des algues ou la pose d’argile, qui permettent de prolonger les bienfaits et de soutenir le cheval sur une durée plus longue.
👀 Vision et avenir ?
L’année prochaine, je prévois de revenir sur le circuit avec ma jument, de faire le débourrage de mon étalon, et pourquoi pas de l’emmener au Futurity s’il est prêt. Nous irons à son rythme. En 2027, l’objectif sera de le sortir sur le circuit français et, peut-être italien.
Dans le futur, j’aimerais beaucoup participer aux championnats d’Europe à Crémone, et mon rêve serait un jour de courir aux États-Unis.
Pour mon activité de soins, je compte également me former davantage, pour proposer encore plus de soins et pouvoir apporter toujours plus aux chevaux.
Et pour l’ensemble du barrel racing, j’espère qu’il y aura de plus de plus de compétitions et de cavaliers, tout en conservant cette ambiance familiale si particulière. C’est une discipline très accessible, avec une atmosphère incroyable et beaucoup d’adrénaline. Alors essayez : une fois que vous y mettez un pied, on ne lâche plus. Continuons à nous entraider et à améliorer cette merveilleuse discipline.
✨ Merci à Gaëlle son partage d’expérience sur la compétition, mais également sur les apports des massages et soins adaptés ! ✨
💡 Ses coups de coeur :
– Mes sponsors : cowboy kurt, leeloo custom, coyonic, costalfa qui m’accompagnent depuis quelques temps maintenant.
– Mes photographes et vidéastes sans qui le contenu compétition n’aurait pas la même qualité : crow.detrez et jals lenses
👉 Avez-vous des conseils à partager pour les soins à apporter aux chevaux lors de compétitions ? N’hésitez pas à partager en commentaire !
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