⭐ Passion ⭐ Patience ⭐ Partenaire ⭐
Depuis toujours passionné de chevaux, Romain réalise en 2020, à la veille du confinement, son rêve en achetant son premier cheval : un jeune Paint Horse d’un an. Sans réelle expérience de l’élevage, cette aventure l’amène à découvrir l’éthologie et à se former, une révélation qui transforme sa vision du cheval. Peu à peu, il plonge dans l’univers du western, séduit par son esprit d’ouverture, son authenticité et la relation de confiance qu’il prône entre le cavalier et sa monture.
🌱 Ton enfance ?
J’ai souvenir d’une balade en main avec une amie d’enfance et nos mamans. Je ne serais même plus dire quel âge j’avais… Peut-être 3-4 ans. Je passais mon temps à pleurer parce que je n’aimais pas ça !
C’est vers 5-6 ans que j’ai montré plus d’intérêt et commencé l’équitation en classique. C’est le contact avec l’animal qui me plaisait le plus à l’époque. J’étais forcément pris par le désir de monter sur les poneys avec les autres enfants mais, j’adorais surtout passer du temps avec eux.
A cette époque, mes parents avaient récupéré 2 trotteurs pour faire de la balade. J’étais toujours fourré avec ! Il fallait me surveiller car je n’hésitais pas à me glisser sous leur ventre. Il paraît que j’avais plus peur des voitures en ville que des animaux de ferme !
Un jour, dans mes 8 ans, nous avons eu une visite vétérinaire pour l’un des trotteurs. Il a dû réaliser une petite intervention pour un genre d’abcès sous la ganache. J’étais absolument ébloui par ce qu’il faisait, et depuis ce jour mon rêve était de soigner les animaux. Je voulais donc devenir vétérinaire, mon nouveau projet de vie !
Mes parents ont ensuite décidé de déménager dans le Sud, sans chevaux, et j’ai mis énormément de temps à m’en remettre. Je m’étais promis que plus tard je retrouverai cette situation, une ferme avec des chevaux.
👩❤️👨Une histoire de famille ?
Ma compagne est elle aussi cavalière depuis toujours. Et je dirais même peut-être plus cowboy que vous et moi ! Aucune formation en club : quand elle était gamine, son grand frère lui a ramené un poulain comtois et un jeune trotteur et lui a dit : « tiens, débrouille-toi ! ». Elle prenait les infos dans les magazines. Et finalement… Ce ne sont peut-être pas des chevaux d’école, mais ce sont de supers chevaux de balade encore aujourd’hui. Ils approchent de la 20aine.
Le cheval a très vite représenté une part importante de notre relation. Je pense que chacun de notre côté, on s’est dit « Youpi, il/elle est aussi toqué(e) des chevaux que moi ! ».
Quand nous nous sommes rencontrés, elle possédait déjà deux chevaux et un âne. L’âne est décédé brutalement au début de notre relation, et elle cherchait un compagnon pour tenir compagnie aux 2 autres. Le hasard a fait que c’est dans mon réseau de connaissance de l’époque qu’on a trouvé notre 1er cheval adopté ensemble. Et puis, n’ayant pas encore de cheval à moi, le désir commençait vraiment à se faire sentir.
🐴 La découverte du Paint Horse ?
J’étais initialement parti plutôt sur le Franche-Montagne. J’ai découvert cette race au salon Cheval Passion d’Avignon. J’ai absolument flashé sur eux car j’aimais bien leur carrure, et le travail des suisses en matière de préparation des chevaux collait avec ce que je recherchais. Au point de partir en vacances en 2019 en Suisse pour aller en voir. Mais bon ramener un cheval de la Suisse n’est pas aussi simple, et puis ce n’est pas à côté donc j’ai décidé de chercher des chevaux en France, et le Paint rentrait dans mes critères.
Physiquement, j’adore le côté porteur de ces chevaux. Niveau mental, ce sont généralement des chevaux froids, et puis on a peut-être tous rêvé de notre cheval d’indien avec des taches de couleur.
J’ai finalement rencontré mon cheval par hasard. Je commençais tout juste à m’intéresser aux Paint Horses. Je regarde un peu les pages des éleveurs sur Facebook, et puis une belle photo m’attire l’œil et je décide de contacter l’éleveur. Il n’était pas très loin de Lyon et je devais m’y rendre la semaine d’après pour une formation professionnelle. Je me suis dit « je vais faire un petit détour pour aller le voir ».
Je n’étais pas le 1er acheteur de ce poulain. L’éleveur est allé me le récupérer exprès, la veille de notre rendez-vous. La 1ère propriétaire avait décidé de ne pas le garder. L’éleveur m’appelle la veille et m’annonce que le poulain est squelettique, anémié, les yeux vitreux et qu’il n’est même pas sûr qu’il passe la nuit… Il me dit d’emblée qu’il comprendra que je ne veuille plus venir. Comme je devais de toute façon venir à Lyon, et que je n’étais pas à 50 km près, je lui ai dit que j’étais toujours OK pour venir le voir, s’il est toujours là.
Vient la rencontre le lendemain dans un box. J’ai tout de suite été pris de cœur par la souffrance de ce petit poulain. Il mangeait son grain, je le caresse un peu, et puis je pose un genou au sol à côté de son antérieur gauche. Une léchouille dans mon dos, un poutou de nez à nez et hop, là c’était terminé ! Anoki était adopté !
🏡 L’arrivée à la maison ?
Son arrivée à la maison était évidemment magique ! j’attendais mon poulain depuis 1 mois et demi car nous étions en plein confinement. Même le transport des animaux était interdit au début. Et puis de toute façon, il n’était pas en état… C’est Caval’ambulance qui me l’a amené. On l’a mis au pré avec un vieux cheval, et puis voilà. Pendant le confinement, on avait tout le temps pour nous.
Les 6 premiers mois, je ne vivais pas sur place. Les chevaux étaient sur le terrain familial de ma compagne mais nous ne vivions pas ensemble à ce moment-là. Pendant le confinement, je l’avais rejoint, mais ensuite je ne venais que les week-ends. La semaine, c’est elle qui s’en occupait. De mon côté, je lisais des livres d’éthologie et je m’exerçais sur des petits exercices à pied avec Anoki, tranquillement : je n’avais avant cela aucune notion d’éducation d’un poulain !
A ce moment-là, tout suivait bien son chemin, on avançait tranquillement sur notre apprentissage. Il a été un poulain tellement facile.
Bien évidemment, j’ai parfois eu des doutes sur la manière de bien faire les choses, mais également énormément de fiertés : je ne pensais tellement pas qu’on pouvait faire autant de choses avec un jeune cheval ! Isoler les hanches, les épaules, les déplacements latéraux, le reculer et j’en passe. Pour moi, tout ça était réservé aux grands cavaliers de dressage, alors qu’en fait j’ai découvert que c’était le b.a-ba, même à pied. Il y a aussi tout le travail en liberté pour tester la relation. Comme dit Andy Booth, en liberté il ne reste que la vérité.
Pour décrire Anoki en 3 mots, ça serait… Alors en 1er : « Gné » parce qu’au quotidien, dans son troupeau, c’est clairement pas lui le couteau le plus aiguisé du tiroir. En 2ème je dirais : « Patatouffe » parce que Monsieur se déplace à son rythme, tranquille. Il ferme souvent la marche du troupeau. Et en 3ème je dirais Partenaire, parce que c’est vraiment ce qui commence à se mettre en place entre nous !
🌿 La découverte de l’éthologie ?
Je me suis énormément documenté. Mon premier contact avec l’éthologie s’est fait grâce au livre du Haras de la Cense. Je savais que j’allais adhérer, je suis du genre à être curieux à la recherche de nouvelles connaissances comme dans le boulot, mais là ça a fait boum dans ma tête ! J’ai eu l’impression de pouvoir enfin mettre un mot sur ce que je cherchais depuis toujours avec les chevaux.
Puis j’ai découvert Andy Booth, et j’ai tout de suite été séduit par son approche scientifique, et l’objectif de complicité avec son cheval. J’ai suivi la formation « Step » en ligne, donc en autodidacte. En plus, pour la formation, Andy préconise de prendre un cheval débourré aux 3 allures, et pas d’étalon… J’avais un poulain non castré ! On allait à notre rythme, et puis de toute façon avec un 1 an, on est limité. Ce qui me plaisait, c’est que j’écoutais les vidéos encore et encore… Tout ce qui concernait la théorie, je l’écoutais dans la voiture pendant mes trajets du travail.
Andy n’est pas là pour t’enseigner « sa » méthode. Il est là pour t’enseigner comment un cheval fonctionne, comment il pense, et qu’il existe des outils pour communiquer avec lui. Andy a ses « outils », mais d’autres peuvent être utilisés tant que tu respectes les principes d’apprentissage et les fondamentaux. Je trouve que ça lui rajoute de la crédibilité.
Je découvrais les moyens de créer une vraie relation avec mon cheval comme on en rêve depuis tout gamin. Ça devenait accessible.
Puis j’ai décidé de faire une formation pour obtenir un diplôme en éthologie et science équine. C’est une formation que je recommande de faire en perso pour avoir des notions théoriques supplémentaires, sans aller forcément faire un master. Beaucoup de choses sont abordées (éthologie, biomécanique, pâturage, etc.), mais dans ma pratique sur le terrain avec mes chevaux, elle n’a rien changé. J’avais déjà eu beaucoup d’informations par les livres et la formation d’Andy.
🐎 L’éthologie et les types d’équitation ?
Dans mon club classique, dans ma jeunesse, l’éthologie n’était pas abordée. A l’époque, j’étais pris dans cette ambiance de recherche de la « performance » en CSO, où en fait ce qui compte en 1er, c’est de faire un sans-faute. Mais j’étais un peu différent de mes ami(e)s. Mon objectif principal n’était pas forcément de monter à Lamotte, bien que j’y serais volontiers allé si j’avais eu le niveau ! A l’entraînement, j’arrivais très tôt avant mon cours, j’allais voir mon loulou et soit je restais avec lui dans son parc, soit je le mettais au pré pour le faire courir. Le soir, je me faisais presque sortir des écuries par mes moniteurs parce que je brossais mon cheval encore et encore… Bien sûr, j’étais content de faire des concours mais je cherchais autre chose. Quand j’étais gamin, pendant les vacances je suppliais tous les jours mon père de m’emmener au club car je voulais donner un coup en main pour nourrir, faire l’eau, réparer des clôtures, et en échange je pouvais accompagner les balades extérieures.
Je soupçonne tout de même un biais cognitif car quand j’étais dans le classique, je n’avais peut-être pas la maturité de comprendre les explications de ma monitrice. Nous sommes toujours en contact, et dans nos discussions je nous trouve en fin de compte pas si divergents. Mais j’ai quand même l’impression que le travail en « dressage western » se base plus sur les principes d’apprentissage que le « dressage classique ». Il suffit de voir les pressions dans nos mains.
Pour les disciplines de vitesse, je ne saurais le dire. Est-ce que ce n’est pas en fin de compte le même problème qu’avec le CSO ?
Mais je ne pense pas que l’éthologie soit une passerelle entre le classique et le western : pour moi l’éthologie devrait se placer en amont. Ce n’est pas « tu fais de l’équitation quel que soit la discipline et à coté tu fais de l’éthologie ». Non… Tu apprends d’abord comment fonctionne un cheval, comment il se développe, comment il apprend, comment il communique, et seulement ensuite tu adaptes tout ça à l’équitation qui t’intéresse. Mais c’est sans doute un peu utopique. Je n’imagine même pas comment on pourrait mettre ça en place…
🌄 L’aventure de l’élevage ?
À peine 1 an après l’arrivée d’Anoki, nous avons décidé de prendre une première pouliche. Son éducation se passait super bien et tout simplement, comme on comptait le garder entier, on s’était dit qu’un entier a besoin d’une copine pour être bien. Aucune idée concrète d’élevage à ce moment-là. C’était vraiment juste pour voir ce que ça pouvait donner.
Au départ, tout se passait très bien avec le poulain à la maison et ses congénères. C’était plutôt la victime du groupe, comme il était le plus jeune à ce moment-là. Mon loulou était très très froid. Jusqu’à ses 3-4 ans, aucune réaction avec les juments, je pouvais partir en balade avec, coller sa tête dans le derrière de mes jujus, aucune réaction… avant les 1ers poulains, on commençait à se demander s’il n’était pas stérile !
Et puis on a vu notre 1ère poulinière grossir, grossir… Un peu jeune en plus la jument, donc on mettait ça sur la croissance, jusqu’au bidon vraiment trop gros pour sa morphologie. On demande quand même une visite du véto, et puis la phrase mythique, une pépite : « je vous confirme qu’elle n’est pas vide, mais je ne sais pas si elle est pleine » ! Trois semaines plus tard, elle mettait bas.
Après la 1ère pouliche Paint, on a un peu déraillé ! Car il faut savoir qu’en parallèle madame m’a fait le coup de ramener un poulain poney en une matinée. Le matin elle m’envoie un message pour me dire qu’elle a vu en photo un petit poulain poney à vendre dans un village voisin.
J’étais à une course de running avec des amis. En rigolant je lui dis « ouais au kilo mollo sur le prix qu’on ne t’annonce pas un prix à 4 chiffres ». Le temps de faire ma course, un resto avec les collègues, le poney dans le kangoo et il était à la maison ! Et en fait, c’est de travailler un poulain, puis un autre… puis la pouliche, qu’on s’est rendu compte que Wouah c’est génial d’éduquer des poulains !
Du coup encore 1 an après, 2ème pouliche Paint, et on a aussi fait venir 2-3 ponettes pour le jeune poulain poney qui est devenu notre étalon shetland x miniature américain.
Pour la reproduction, nous recherchons du poulain de maximum 1 an ! C’est neutre, il y a rarement eu de mauvaises manipulations, donc pas de rééducation du comportement à faire. C’était la priorité. Après les nôtres, ça a été au coup de cœur et à la génétique. On ne voulait pas de tares génétiques. On s’est pas mal renseigné sur la génétique des couleurs pour essayer de faire de beaux mélanges. Nous devions juste faire attention car Anoki est SW3 (splash 3). Ce splash est spécifique à sa lignée, et nous ne connaissons pas le croisement avec le SW2 (lignée Gunner). Autant l’homozygotie SW1/SW3 est connue et viable, mais à ma connaissance je ne crois pas qu’on connaisse le croisement SW2/SW3… Niveau morphologie, on recherchait du costaud. Bonnes épaules, bons fessiers. On cherchait des pouliches qui finiraient plus grandes qu’Anoki, qui n’est pas très haut même pour du Paint.
🕰️ Votre quotidien ?
Cela va déjà dépendre des saisons. Nous sommes dans un coin très isolé en montagne. Pour les saisons Printemps/Été, les chevaux sont en liberté dans la montagne h24 / 7j/7. Nous sommes littéralement sur un caillou, donc il faut juste leur amener l’eau. Le fait que l’eau est limitée à un seul endroit fait qu’ils ne s’en éloignent pas trop. L’un d’eux a un traceur GPS pour qu’on sache où ils sont quand même. On a calculé qu’ils ont un territoire d’environ 300 ha.
Au printemps, on essaye le week-end d’aller un peu travailler avec eux, et puis l’été avec les insectes et les fortes chaleurs, même pas la peine d’y penser. Les poneys, c’est quasi pareil, mais on les rentre la nuit car nous avons le loup. Je les lâche le matin et il peut leur arriver souvent de rentrer seuls le soir (parce que le grain les attend !), sinon on va les chercher. Pareil, l’un d’eux a un GPS. On y est vite venu parce que les randonnées jusqu’à minuit, ça allait 5 minutes !
En automne, la chasse reprend, donc on garde les animaux sur notre terrain les jours de chasse. Comme il y a une bonne entente avec les chasseurs, tout le monde est content, et d’ailleurs on est en très bon termes.
En hiver, avec le froid, à partir de décembre/janvier, les chevaux ne trouvent plus grand-chose. Ils restent donc à la maison h24. Madame part très tôt le matin généralement, donc c’est moi qui m’en occupe le matin, et le soir souvent on se retrouve tous les deux. Etant libéral, je suis plus flexible pour m’organiser
Pour concilier cette activité avec nos contraintes professionnelles, exigeantes, l’organisation est indispensable ! Et du matériel ! L’achat du pick-up a changé nos vies. Notre principal souci était l’eau : pas d’eau sur le terrain. Au début on arrivait tout juste à donner l’eau nécessaire pour la journée. On ne pouvait pas se permettre de partir un seul jour, ni même d’avoir la flemme.
Après, l’équilibre oscille un peu, parce qu’on a quand même toujours besoin de sous pour tout ça, donc on ne peut pas trop se permettre de se la couler douce. Et puis nos boulots sont exigeants. Je travaille en tant que kiné en désert médical, du coup la demande est très forte, et la boîte de ma femme (chimiste), demande beaucoup de travail avec pas forcément beaucoup de moyens. Du coup, pas mal d’heures supplémentaires. Mais on a la chance que nos animaux soient très souvent en autonomie (hormis l’eau) dans de grands espaces. On gagne beaucoup de temps sur beaucoup de tâches.
En définitive, notre élevage, c’est notre plaisir à nous. Si ça commence à être source de stress et d’ennuis, il y a un souci. Et notre priorité c’est notre relation avec nos chevaux et leur bien-être.
Notre localisation, en pleine montagne, peut être un avantage comme un inconvénient. Dans le Sud, on a rarement besoin d’un abri, mais quand il pleut 4 jours de suite (peut être les seuls jours pendant des mois) sans discontinuer, tu voudrais bien les abriter. C’est rare mais ça nous est déjà arrivé. On a des couvertures.
Les grands espaces offrent une liberté aux chevaux qui leur permet de s’exprimer à leur plein potentiel. Nombre de fois on voudrait qu’ils soient plus simplets, plus malléables, mais en même temps c’est ce qui les rend véritables. Ça fait tout simplement économiser du foin. En PACA, le budget foin c’est le prix d’un loyer ! Par contre, quand tu veux en bosser un qui est à 5 km, souvent ça finit en séance de « tu le regardes brouter ». Sinon, il faut avoir de l’imagination, jouer en liberté ça peut aussi être un exercice !
🌵 La philosophie western ?
C’est parce que j’ai acheté un Paint Horse que je me suis intéressé au western. De même que je me serais intéressé à l’équitation camarguaise avec un camargue, ou à la doma vaquera avec un PRE.
D’avoir vu plusieurs types d’équitation, je vois bien que ce n’est pas l’équitation le problème, c’est ce que nous voulons en faire. En CSO, tu trouves un tas de cavaliers à qui on promet monts et merveilles de performances avec des chevaux trop légers sur le plan dressage, et par conséquent des cavaliers pas assez compétents sur la technique. Ça a brisé des chevaux et des cavaliers, c’est bien dommage….
S’il fallait comparer le dressage classique au dressage western, je trouve le dressage western plus orienté vers l’objectif de former un cheval de travail (ce qui me fait plus rêver) avec qui tu peux aller faire à peu près tout ce que tu veux au quotidien. Et pour ce faire, tu passes forcément par la complicité. Il n’y a qu’à voir après quand tu commences les initiations au Pro Cutter. Tu dois rapidement laisser au cheval la prise de décision et lui faire confiance.
J’ai déjà vu des cavaliers de dressage classique de haut niveau à qui il faut vite tenir le cheval dès qu’il sort du carré parce qu’il a peur des lauriers… Ou des applaudissements… C’est dommage pour un cheval de dressage de haut niveau… Alors oui, tu fais des figures impressionnantes, mais si tu n’arrives pas à sortir du carré pour rejoindre ton camion sans risquer de mourir, ça fait beaucoup moins rêver (personnellement).
🐴 Le Mountain trail ?
Nous avons découvert que l’on peut pratiquer cette discipline chez nous. Pas besoin de descendre dans une écurie et prendre des cours. On vit à la montagne, et avec un peu de bricolage, tu peux te faire quelques dispositifs. Et puis en lisant les grilles de notation, on se rend compte qu’on note d’abord la relation avec le cheval. Tout ce qu’on recherche !
Et puis attention, ça fait très gentillet au début, mais quand les niveaux montent, l’exigence monte aussi. C’est en réalité très précis. Tu es noté sur TOUT le parcours, même entre les dispositifs.
. Ça fait rêver et ça donne des idées de travail pendant l’éducation du jeune cheval, et même après. Plus tu expérimentes des choses avec lui et plus la complicité se forme.
Le Mountain trail rentre dans le « protocole » d’éducation de nos jeunes chevaux et poneys. Tout le monde y passe. Ça les fait cogiter en plus. Ils sont plus sûrs d’eux. Et puis, nous avons découvert une petite structure très amicale de MT à 20 km de chez nous. Du coup, on essaye d’emmener régulièrement les jeunes, c’est l’occasion de travailler l’embarquement, le transport, le sevrage de la mère, les nouveaux lieux, les nouvelles rencontres etc…
💬 Conseils et vision du Reining
On venait déjà en tant que visiteur sur le Salon du cheval Américain d’Uzès, qu’on trouvait vraiment sympa. Il y avait un concours de miniatures. En 2023, on s’est dit « pourquoi pas ? ». On est donc venu avec nos 2 étalons.
Nous avons été surpris par la gentillesse des gens ! Les gens se disent bonjour. Moi, je viens d’un monde où on ne se dit pas bonjour ! On complimente ton cheval, du coup tu engages un peu la conversation. Un éleveur de miniatures nous a littéralement attrapés à la buvette le soir. Ça a fini en apéro à chanter du Céline Dion jusqu’à minuit !
Sur la carrière d’échauffement, il y avait des créneaux horaires de préparation en accès libre, et les juges étaient là. Tu pouvais poser des questions. Ça n’existe pas en CSO. Des gens me donnaient des conseils « gratuitement », sans me connaître. Je n’avais jamais vu ça avant. L’ambiance club familial semble plus présente aussi. Quand j’étais jeune, tu n’entendais que les gamins de notre club qui hurlaient pour s’encourager. À Uzès, je voyais déjà plus de monde jouer le jeu.
Durant ce premier concours, mon cheval a très bien réagi ! Un peu chanteur. Il avait repéré une jument noire magnifique. Impossible de garder l’immobilité pendant le showmanship, il ne faisait que la chercher ! Les aléas des entiers !
Nous avions fait des rencontres, les épreuves ne s’étaient pas trop mal passées pour une 1ère donc oui, la question ne s’est pas vraiment posée sur le fait de renouveler l’aventure. On a quand même compris pourquoi on ne voyait pas beaucoup d’étalons sur les concours. On peut avoir entraîné son cheval, fait une bonne préparation, tout faire comme il faut… Quand la jument « pisseuse » a décidé de déclencher, on peut vite être déstabilisé. Les juges en tiennent compte mais on perd quand même des points et la frustration peut vite venir.
💬 Conseils et vision du Reining
On voyait bien que vendre les poulains n’étaient pas aussi simple qu’on le pensait… Le marché du Paint est « curieux ». On parle plus de couleur que de qualité physique et mental du cheval. On n’est pas connu, pas bons commerçants, et trop dans l’affectif. Du coup le cheptel augmente et les frais aussi.
A côté, mon étalon s’était bien réveillé. Je l’ai envoyé 1 an en valorisation chez François Guyot, et il m’a conseillé de le castrer car il anticipait qu’Anoki aurait pris le dessus sur moi. Il n’avait pas de problématique particulière mais je n’avais clairement pas l’expérience pour gérer cette situation. De plus ma relation avec lui s’était vraiment dégradée. OK j’avais un super cheval de sport, mais je ne l’intéressais plus… Il fallait revenir à mes valeurs. J’étais OK pour cette expérience (élevage, concours etc…) tant que la complicité avec Anoki était là. J’ai donc décidé de le faire castrer. Depuis, c’est redevenu le poulain que j’ai connu et je revis.
Hormis la gestion hormonale, Anoki a un super mental. Il est du genre un peu capricieux en début de séance mais accepte volontiers le travail dès lors que le leadership est instauré. Il sait se donner quand il comprend que la situation va lui être profitable. Il apprend vite et montre de la volonté au travail. Tous ceux qui ont eu l’occasion de travailler avec lui semblent l’avoir apprécié. Il a une belle morphologie de petit cheval passe-partout un peu « tanké » qu’il semble déjà bien transmettre, à en voir ses 2 poulains. En essayant de rester objectif, je trouve qu’il représente le cheval typique recherché par un amateur ou un particulier qui voudrait se faire plaisir. J’ai donc gardé des paillettes, et je serai content d’en faire profiter d’autres personnes.
En conclusion, Maintenant que mon rêve de gamin est réalisé, je dois l’entretenir et le faire mûrir.
✨ Un grand merci à Romain de nous avoir partagé en détail son histoire — entre doutes, apprentissages et belles réussites ! ✨
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